Le cash fait de la résistance en France et reste le moyen de paiement le plus utilisé devant la carte bancaire, selon une enquête publiée ce jeudi par la Banque de France.

« Trois ans après le début de la crise sanitaire, les espèces résistent en France ». C'est le constat d'une étude de la Banque de France publiée ce jeudi matin sur la base de la dernière enquête relative aux habitudes de paiement des ménages réalisée entre octobre 2021‑juin 2022 par la Banque centrale européenne.

En effet, en France, l'argent liquide reste toujours le moyen de paiement privilégié des particuliers en volume (50%).

Des habitudes de paiement qui varient selon l'âge

Les deux avantages associés à l'utilisation de l'argent liquide sont d'une part, une meilleure gestion des dépenses et d'autre part, la protection de la vie privée.

L'âge de la personne est l'une des caractéristiques qui déterminent le recours aux espèces. « La probabilité qu'une personne de 55 ans utilise principalement les espèces est significativement plus forte que pour une personne de moins de 25 ans. Par ailleurs, la « fragilité budgétaire » joue sur les habitudes de paiement en espèces : les personnes en situation de « fragilité budgétaire » ont tendance à recourir plus souvent aux espèces », souligne l'étude.

Au final, le type d'achat et son montant jouent davantage dans l'utilisation des espèces. « La propension à régler ses achats en espèces est plus forte pour les achats du quotidien, auprès des vendeurs de rue ou sur un marché, dans les cafés et restaurants que ceux effectués en supermarché. Elle est très importante quand ces transactions s'effectuent entre particuliers. À l'inverse, les achats de biens durables, en station essence, les réservations d'hôtels et les services hors du domicile sont moins souvent réalisés en espèces. Par ailleurs, plus le montant de la transaction est bas, plus cette transaction est réglée en espèces », souligne cette étude.

Le succès croissant de la carte bancaire

Si l'argent liquide fait de la résistance, son utilisation diminue pourtant ces dernières années. Il représentait encore 68% des volumes de transactions en 2016, contre donc 50% en 2022. En revanche, la carte bancaire est de plus en plus utilisée, boostée par le développement du sans contact. Elle représente 43% des transactions contre 27% en 2016. Le chèque lui ne représente que 4% des volumes de paiement (-1 point).

« Si la crise sanitaire n'a finalement eu qu'un impact modéré sur les habitudes de paiement en espèces », selon cette enquête, celle-ci constate également que les habitudes en matière de thésaurisation n'ont pas vraiment changé.

Le montant moyen d'espèces que les particuliers possède est de 61 euros. Un montant qui est de 46 euros aux Pays-Bas, mais qui monte à 121 euros en Autriche. Par ailleurs, 30% des Français déclarent détenir une réserve d'espèces chez eux.

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