Nickel s'apprête à lancer, aujourd’hui, une nouvelle carte bancaire en métal, facturée 80 euros par an. Pourquoi cette incursion dans le haut de gamme ? Nickel Metal vaut-elle son prix ?

Nickel, le « compte pour tous » disponible en bureaux de tabac, continue sa montée en gamme. Après avoir lancé en avril 2018 une version premium de sa carte de paiement, baptisée Nickel Chrome, il cède aujourd’hui à la mode des cartes en métal, à laquelle Boursorama, N26 ou encore Revolut ont déjà succombé avant lui.

Nickel Metal — c’est, sans surprise, le nom de cette nouvelle offre — se mérite. Son prix : 80 euros par an, en plus des 20 euros de tenue du compte. « Il y a un stéréotype du client Nickel, en situation de fragilité financière. Notre clientèle, pourtant, est plus diversifiée, avec des profils jeunes, à revenus élevés, qui nous attendent sur des services plus haut de gamme et des matières plus prestigieuses », explique Marie Degrand-Guillaud, directrice générale déléguée de Nickel, pour justifier ce choix stratégique.

Disponible dans le courant de la journée, la carte pourra être, dans un premier temps au moins, commandée uniquement en ligne, depuis l’espace web ou mobile des clients de l’enseigne. Si vous n'êtes pas encore client, il vous faudra passer au préalable chez un des 6 000 buralistes partenaires pour ouvrir un compte avant de commander le sésame.

Nickel Metal dans les grandes lignes

Nickel Metal est une carte Mastercard à débit immédiat et contrôle de solde obligatoire. En dehors de ce contrôle, il y a cependant une tolérance pour les paiements hors ligne : 20 euros par mois calendaire.

Plafonds par défaut :

  • 300 euros de retraits par semaine calendaire (relevé jusqu’à 800 euros sous conditions) ;
  • 1 500 euros de paiements par mois calendaire (relevé jusqu’à 5 000 euros sous conditions)

Paiements et retraits sans frais, en euros et en devises, dans et hors de la zone SEPA.

Assurances et assistances incluses :

  • Responsabilité civile à l’étranger jusqu’à 2 millions d’euros par sinistre
  • frais médicaux à l’étranger
  • Vol et dommages matériel au véhicule de location
  • Retard d’avion ou de train
  • Retard, perte ou détérioration de bagages
  • Annulation, report ou interruption de voyage
  • Neige et montagne (frais médicaux, responsabilité civile, bris du matériel, forfaits, etc.)
  • Vol des effets personnels (papiers, clés, etc.)
  • Non-livraison d’achats sur internet

Prix : 80 euros par an, en plus des frais de tenue de compte (20 euros par an), soit 100 euros par an. Sur ce total, 5 euros sont reversés à l’association MaMaMa, qui accompagne les parents isolés et leurs bébés grâce à des colis alimentaires et de produits non périssables (lait infantile, couches, biberons, etc.).

Sans conditions de revenus et d’usage

Cette carte en métal, toutefois, ne rompt pas complètement avec le credo de Nickel. « Elle est accessible à tout le monde, sans conditions de revenus, de patrimoine ou d’usage », détaille Marie Degrand-Guillaud. Revers de la médaille, elle affiche les mêmes restrictions d’usage que les autres cartes de la gamme Nickel.

En l’absence d’autorisation de découvert — Nickel, simple établissement de paiement, n’est pas autorisé à en accorder — elle est à contrôle de solde obligatoire, avec séquestre. Ce qui signifie que pour obtenir l’autorisation de paiement, la somme devra être présente sur le compte à l’instant T, et qu’elle sera gelée sur le champ, sans attendre que le commerçant ne la débite effectivement.

La carte Metal affiche aussi les mêmes plafonds par défaut que la carte Nickel de base : 300 euros de retraits par semaine, 1 500 euros de paiements par mois. Des montants qui peuvent être relevés jusqu’à 800 et 5 000 euros respectivement, à une condition : que votre compte ait présenté, au moins une fois au cours des 30 derniers jours, un solde égal ou supérieur au nouveau plafond demandé.

Une carte armée pour les voyages ?

Avec un tel fonctionnement, peut-on partir en voyage sereinement avec cette carte Métal ? Oui, à condition de vous assurer que votre compte Nickel est suffisamment approvisionné pour couvrir toutes vos dépenses, y compris les pré-autorisations requises lorsque vous louez une voiture ou que vous réservez une chambre d’hôtel.

En matière d’acceptation, la carte Nickel a même deux atouts. Le premier : elle est de type « crédit », ce qui signifie qu’elle devrait être mieux acceptée chez les loueurs auto, notamment. Elle dispose également d’une petite tolérance de 20 euros par mois aux paiements dit « hors ligne », dans le cas où la demande d’autorisation n’est pas possible.

Marie Degrand-Guillaud se veut ainsi rassurante : « Les terminaux de paiement ont été modernisés, dans les parkings, les avions ou les trains. Ces 20 euros suffisent dans l’immense majorité des cas. Plus généralement, il y a de moins en moins de problèmes d’acceptation avec les cartes Nickel. Et nous serons très attentifs aux éventuels soucis rencontrés par nos clients. »

Côté assurances et assistance, Nickel Metal est plutôt bien pourvue, avec un package calqué sur les cartes Gold Mastercard, et notamment la responsabilité civile à l’étranger couverte à hauteur de 2 millions d’euros.

Nickel Metal face à la concurrence

Finalement, la carte Metal vaut-elle ses 80 euros de cotisation annuelle ? Cela dépend avec quoi on la compare.

La nouvelle carte coûte, par an, 30 euros de plus que la Nickel Chrome. Un écart justifié par l’objet, plus cher à produire, mais aussi par un avantage tarifaire : avec Metal, les retraits d’espèce sont gratuits en illimité, quand avec Chrome, ils coûtent 1,50 euro pièce en France et 1 euro pièce à l’étranger. Si vous passez très souvent au distributeur, cela peut justifier de passer à la carte Metal.

En comparaison des autres cartes Metal du marché, elle a un atout : son prix. À 100 euros par an, elle est beaucoup moins chère que celles de N26 (202,80 euros), de Revolut ou d’Aumax pour moi (167,88 euros chacune), avec qui elles partagent les mêmes restrictions en termes d’acceptation. Certes, ces concurrentes affichent quelques services en plus (cashback, service clients prioritaire, conciergerie notamment), mais Nickel Metal fait aussi bien, voire mieux, en matière d’assurances et d’assistances.

Finalement, la seule carte en métal à lutter en termes de rapport qualité-prix est l’Ultim Metal de Boursorama, facturée 118,80 euros par an. Un peu plus chère, cette dernière dispose de plusieurs atouts. Deux en particulier : un moindre risque d’échec de paiement, grâce à des plafonds par défaut plus élevés et une autorisation de découvert, et des tarifs globalement moins élevés.

Cartes métal : notre comparatif