Le Groupement Cartes Bancaire CB, qui réunit près de 140 établissements financiers opérant les cartes de la marque "CB", a sévèrement critiqué mardi la mise en oeuvre du projet d'espace unique des paiements européens (SEPA).

Le projet d'"espace unique de paiements en euros" ("SEPA" pour single euro payments area) vise à harmoniser les virements, paiements par carte et prélèvements dans l'espace européen, ces trois instruments représentant près de 90% des paiements scripturaux de l'Union européenne.

Le virement européen a été lancé en janvier 2008, le prélèvement européen en novembre 2009, l'harmonisation pour les cartes bancaires reste à réaliser.

"La mise en oeuvre du SEPA est laborieuse. Le virement européen est à peu près en place, pour le prélèvement, on est encore dans la phase de mise au point, et sur la carte la situation est un peu confuse", a déclaré le président du conseil de direction, Gilles Guitton, lors d'un point presse.

"Les objectifs varient dans le temps et en fonction des commissaires auxquels on s'adresse, qu'il s'agisse de Charlie McCreevy, responsable du marché intérieur et des services, ou de Neelie Kroes, chargée de la concurrence", a-t-il ajouté, alors même que le mandat de ces commissaires prend fin.

"On ne sait pas s'il doit y avoir un seul système de cartes, ou une concurrence entre les différents systèmes", a précisé à l'AFP Cédric Sarazin, directeur développement et stratégie du Groupement.

Deux ans après sa mise en place, le virement européen n'est utilisé que pour moins de 5% des transferts, et "certaines administrations et pays en contestent le mode de fonctionnement", a-t-il dit.