La Banque de France a tenu lundi un comité social et économique (CSE) exceptionnel faisant suite au suicide d'un salarié en juin 2023, syndicats et direction s'accordant sur une quinzaine de préconisations dans le but d'éviter un nouveau drame.

Parmi celles-ci, la mise en place de programmes de prévention des risques psychosociaux, un dispositif d'accompagnement à la gestion de conflits ou encore une équipe volante pour pallier les absences longues de salariés et ainsi limiter les surcharges de travail au sein de la filière fiduciaire (qui délivre et collecte les billets et les pièces), selon un document consulté par l'AFP.

Ces recommandations sont le fruit d'un rapport paritaire, travail commun de représentants du personnel et de la direction initié après le suicide d'un salarié de la filière fiduciaire ayant laissé une lettre pointant ses conditions de travail.

Les conclusions du rapport « sont sans appel »

Un autre salarié de ce même service de la Banque de France avait mis fin à ses jours le même mois, en juin 2023. Si la direction et la CGT, syndicat majoritaire, s'accordent sur ces préconisations, leur position diverge sur les conclusions du rapport, qui abordent les causes du suicide du salarié.

« Les conclusions du rapport sont sans appel, la responsabilité de l'employeur dans le suicide de notre collègue est accablante », estime lundi la CGT dans un communiqué.

Dans un courrier daté du 18 avril dont l'AFP a eu connaissance, la direction réfute ce lien direct mais reconnaît « l'influence possible de certains facteurs professionnels sur la situation psychologique » du salarié, comme le contexte de réorganisation de l'activité ayant conduit à sa mobilité professionnelle, l'impact des difficultés de recrutement sur sa charge de travail ou encore la complexité relationnelle liée à son métier de contrôleur.

Un autre rapport réalisé par le cabinet extérieur Technologia portant plus largement sur les risques psychosociaux au sein de la banque centrale sera présenté mardi à l'occasion d'un nouveau CSE.