La Banque postale (LBP) a indiqué vendredi en marge de ses résultats annuels avoir un objectif de 200 millions d'euros d'économies cette année, après 125 millions d'euros l'an dernier.

Cet « effort de rationalisation » a été initié à l'arrivée de Stéphane Dedeyan à la présidence du directoire de la banque publique l'été dernier, après le départ surprise de Philippe Heim. Stéphane Dedeyan a mis en avant lors d'une conférence de presse une « sélectivité dans les recrutements et les remplacements » ainsi qu'une réduction de 30% du budget d'investissement dans les nouveaux projets informatiques et technologiques.

Un support de présentation évoque également une « discipline rigoureuse des dépenses, notamment externes ».

L'année 2023 a été particulièrement difficile pour les banques de détail en France : elles ont vu leur marge de crédit s'éroder, du fait de la hausse des taux d'intérêt, et ont dû mettre la main au portefeuille pour mieux rémunérer l'épargne, Livret A en tête.

La Banque postale partait avec un handicap supplémentaire : ses charges d'exploitation sur ce périmètre étaient en 2022 supérieures à son produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur. L'activité bancaire dans son ensemble a perdu 321 millions d'euros l'an dernier, a par ailleurs annoncé LBP.

Le trou est particulièrement grand dans l'activité de détail, la gestion d'actifs et la banque patrimoniale associées à la Banque de financement et d'investissement (BFI) étant excédentaires de 291 millions d'euros.

Fermeture de Ma French Bank

La bonne année 2023 de CNP Assurances, filiale à 100%, permet au groupe LBP, classé dernier en Europe par l'Autorité bancaire européenne (ABE) sur des critères de solidité, de repasser dans le vert en 2023, avec 995 millions d'euros de bénéfice net.

L'arrivée de Stéphane Dedeyan, qui souhaite développer les synergies entre la banque et l'assurance, a coïncidé avec un virage dans la stratégie de la banque publique, détenue par le groupe La Poste, lui-même détenu par la Caisse des dépôts et l'Etat.

La production de crédit immobilier, dont la marge est comprimée par la hausse des taux directeurs des banques centrales, a par exemple chuté de moitié entre le premier et le second semestre.

« Au deuxième semestre on eu une politique de production de crédit plus respectueuse des marges, de la conjoncture, plus à l'écoute de la macroéconomie », a commenté Stéphane Dedeyan. La banque a par ailleurs annoncé le 21 décembre dernier la fermeture de sa banque en ligne, My French Bank.