Société Générale a annoncé mercredi un produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires, en hausse de 8,8% l'an dernier par rapport à 2021, à 28,06 milliards d'euros, mais son bénéfice net a été divisé par près de trois à cause de la cession précipitée de sa filiale russe Rosbank.

« 2022 marque une étape décisive pour le groupe », a commenté dans un communiqué le directeur général Frédéric Oudéa, qui laissera sa place en mai à Slawomir Krupa, actuel patron des activités de financement et d'investissement.

Avec un bénéfice net de 2,02 milliards d'euros l'an dernier, le groupe Société Générale surpasse les attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient sur un peu moins de 1,5 milliard d'euros. C'est beaucoup moins que les 5,6 milliards d'euros de bénéfice net engrangés en 2021, un record. Mais sans l'impact négatif de la cession de Rosbank passé au deuxième trimestre, Société Générale aurait fait aussi bien en 2022.

La banque de détail en progression

Dans le détail, le PNB des activités de banque de détail en France a progressé de 4,1% l'an dernier, à 8,84 milliards d'euros, pour un bénéfice net en retrait de 6,8%, à 1,45 milliard d'euros.

La banque est engagée dans un plan de transformation massif de ses réseaux d'agences : elle a réuni depuis le 1er janvier Société Générale et Crédit du Nord sous une même bannière rouge et noire, SG.

Les réseaux de banque de détail à l'international, groupés avec l'assurance et des services spécialisés, ont fait aussi bonne figure, progressant tant en chiffre d'affaires (+12,4% à 9,12 milliards d'euros) qu'en bénéfice net l'an dernier (+14,1% à 2,38 milliards d'euros).

Les métiers de banque de financement et d'investissement sont également en croissance, de 14,3% en chiffre d'affaires (10,08 milliards d'euros) et de 20,3% en bénéfice net (2,43 milliards d'euros).

Mais l'année reste marquée par une charge de plus de 3 milliards d'euros passée au titre de la cession de Rosbank au fonds d'investissement russe Interros fondé par l'oligarque Vladimir Potanine, proche de Vladimir Poutine.

90% du résultat net fléché vers les actionnaires

La banque a en outre annoncé mercredi sa politique de distribution au titre de son exercice 2022, à savoir un dividende en numéraire de 1,70 euro par action, assorti d'un programme de rachat d'actions d'environ 440 millions d'euros, équivalent à environ 0,55 euro par action.

Ce plan de distribution est particulièrement généreux pour les actionnaires. Totalisant 1,8 milliard d'euros, il est donc équivalent à 90% du résultat net publié par l'entreprise au titre de l'an dernier.

Le cours de Bourse est un des chantiers phares pour Société Générale. Sa valorisation oscille entre 20 et 25 milliards d'euros, trois fois moins que sa concurrente de toujours BNP Paribas.