Le prix des virements instantanés devrait rapidement baisser, voire être ramené à zéro. Dans une proposition législative adoptée aujourd'hui, la Commission européenne a décidé de forcer les banques à aligner les prix de ces virements instantanés sur ceux des virements traditionnels, généralement gratuits.

Cinq ans après l'émergence de ce nouveau moyen de paiement, « seuls 11% de l'ensemble des virements en euros effectués dans l'UE [sont] instantanés », déplore la Commission européenne. 9 virements SEPA sur 10 continuent ainsi de mettre de 1 à 3 jours ouvrés pour transiter d'un compte à un autre. Chaqe jour, ce sont près de 200 milliards d'euros qui sont bloqués chaque jour durant ce que l'on appelle le « délai de flottement » des paiements.

Sa proposition législative, adoptée ce mercredi 26 octobre, vise donc à accélérer le mouvement, en « supprimer les obstacles qui empêchent la généralisation des paiements instantanés et des avantages qu'ils procurent ». Parmi ces obstacles, le prix facturé par les banques : 0,94 euro pièce, en moyenne, en France.

L'émission de virements instantanés est aujourd'hui généralement payante et facturée entre 0,50 et 10 euros (0,94 euro en moyenne). Lorsque le virement est demandé via un conseiller, par téléphone ou en agence, ce prix peut monter jusqu'à 14 euros.

L'instantané au prix du virement classique

Dans sa proposition, la Commission européenne n'impose pas que ces virements (ou paiements) instantanés soient rendus gratuits. Le texte stipule, en revanche, que son prix ne peut pas être « supérieur à celui des virements classiques et non instantanés en euros ». Ces derniers étant généralement gratuits, au moins lorsqu'ils sont effectués, via internet ou les applications bancaires, les banques et autres prestataires de paiement n'ont guère de marge de manœuvre.

Les frais des virements instantanés

Et si ma banque ne propose pas le virement instantané ?

Un autre obstacle est en passe d'être levé. Actuellement, le virement instantané est proposé dans 101 des 109 banques de détail recensées par l'Observatoire des tarifs bancaires de la Banque de France. Les 8 récalcitrantes n'auront bientôt plus le choix. Le texte prévoit également de « garantir la disponibilité universelle des paiements instantanés en euros » dans les banques qui proposent déjà le virement SEPA classique, soit l'intégralité des enseignes. Elles disposeront d'un délai de 6 mois après l'entrée en vigueur du texte, prévue dans une vingtaine de jours, pour proposer les virements entrants, et 12 mois pour proposer les virements sortants.

Des virements mieux sécurisés

Dernier obstacle à lever : la sécurité. Comme le virement traditionnel, le paiement instantané est irrévocable, c'est-à-dire que l'argent ne peut être rappelé par la banque. Dans le cas du virement SEPA, l'usager dispose toutefois d'un petit délai pour annuler son virement, en cas de doute sur le bénéficiaire. Ce n'est pas le cas avec le virement instantané.

La nouvelle proposition rend ainsi obligatoire la vérification de « la concordance entre le numéro de compte bancaire (IBAN) et le nom du bénéficiaire fourni par le payeur afin d'alerter celui-ci d'une éventuelle erreur ou fraude avant que le paiement ne soit effectué ».

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