La France a officialisé mardi le lancement d'un vaste programme de prêts bancaires aux entreprises que l'État s'est engagé à garantir pour 300 milliards d'euros, ceci afin de permettre aux entreprises de surmonter les difficultés liées à l'épidémie de coronavirus.

« Le lancement du prêt garanti par l'État permettra à toutes les entreprises françaises de faire face à leurs besoins en trésorerie dans les circonstances difficiles des prochains mois », a déclaré Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances, à l'occasion de la présentation à la presse de ce dispositif. Grâce à ces crédits, qui commenceront à être commercialisés dans les réseaux bancaires dès mercredi, l'État pourra garantir jusqu'à 300 milliards d'euros de prêts, soit près de 15% du produit intérieur brut français. Ce qui veut dire qu'en cas de non-remboursement, l'État prendra à sa charge la majeure partie du reste du crédit à rembourser.

Les entreprises pourront, quelle que soit leur taille ou leur forme juridique, demander à leur banque habituelle un prêt garanti par l'État pour soutenir leur trésorerie. Seules seront exclues de ce dispositif les sociétés civiles immobilières, les établissements de crédit et les sociétés de financement.

Un prêt représentant jusqu'à 3 mois du chiffre d'affaires 2019

Ce prêt pourra représenter jusqu'à trois mois du chiffre d'affaires 2019, ou deux années de masse salariale pour les jeunes pousses, qui souvent n'ont pas encore de chiffre d'affaires. Aucun remboursement ne sera exigé la première année et l'entreprise pourra choisir de rembourser ce prêt immédiatement ou progressivement pendant une durée maximale de cinq ans.

Cette garantie aura un coût : les entreprises employant moins de 250 salariés et affichant moins de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires se verront appliquer un taux de 0,25% pour la garantie de l'État. Pour les entreprises de taille et de chiffre d'affaires plus importants, le taux sera de 0,50%. Ces taux pourront augmenter en fonction de la durée choisie de remboursement. S'y ajouteront par ailleurs un taux d'intérêt fixé par les établissements bancaires, sans marge et en fonction seulement de leurs coût de financement, lesquels sont toutefois très faibles actuellement dans un contexte généralisé de taux bas.