La riposte n’a pas tardé. Accusées ce matin par l’UFC-Que Choisir d’avoir mal informé leurs clients sur les conséquences du passage au prélèvement SEPA, les banques françaises ont répondu aux critiques cet après-midi, par le biais d’un court communiqué de la Fédération bancaire française (FBF).

« [Elles] ont fait preuve d’une légèreté blâmable et d’un sens des responsabilités déliquescent » : c’est en ces termes, très sévères, qu’Alain Bazot, le président de l’UFC-Que choisir, a dénoncé l’attitude des banques françaises dans le contexte de mise en place du prélèvement SEPA, conforme à la nouvelle norme européenne en matière de moyens de paiement. Deux choses, principalement, leur sont reprochées : d’avoir sous-estimé l’impact sur les consommateurs du changement de règles, et notamment le risque, accru selon l'UFC, de multiplication des prélèvements frauduleux ; de vouloir ensuite profiter d’un « effet d’aubaine », pour reprendre l’expression d’Alain Bazot, en adaptant opportunément leurs pratiques tarifaires.

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Un « changement (presque) imperceptible » pour les usagers

Dans son communiqué, intitulé « Les banques ont informé et informent encore largement leurs clients sur le passage à SEPA », la FBF ne répond pas spécifiquement sur la question des frais bancaires. Elle liste par contre les différentes initiatives mises en place pour informer la clientèle. « Les banques ont largement informé leurs clients entreprises et particuliers sur les changements impliqués par le passage aux moyens de paiement SEPA à travers leurs moyens de communication (site Internet, SMS, courrier, conférences, presse…) », détaille le texte, qui conteste également que le passage au prélèvement SEPA impacte les particuliers : « Pour [eux], le passage (…) est (presque) imperceptible. En effet, ce sont les entreprises et les administrations qui doivent mener les transformations nécessaires pour mettre leurs virements et leurs prélèvements aux nouvelles normes. »

Enfin, la FBF conteste l’intérêt des « listes blanches » et « noires » de créanciers que peuvent transmettre les usagers à leur banque, point sur lequel l’UFC-Que Choisir a beaucoup insisté dans son intervention : « [cette] possibilité (…) n’apportera pas de protection supplémentaire au client. Ce dernier bénéficie déjà, dans le cadre de la Directive Services de paiement (DSP), de délais confortables pour contester les prélèvements non autorisés qui interviendraient sur son compte bancaire. »