Selon une étude du bimestriel Fusions et acquisitions, BNP Paribas est en tête du classement annuel des banques conseil en fusions et acquisitions en France en 2013, année de faible activité mais avec quelques signes de reprise.

La banque française arrive en tête tant en nombre d'opérations (elle en a conseillé 52) qu'en terme de montant avec 21 milliards d'euros, souligne le magazine. Elle remplace sur la première marche du podium la banque d'affaires franco-américaine Lazard, lauréate 2012, tombée à la 11e place cette année.

Morgan Stanley occupe la deuxième place du classement avec 21 opérations et 18,97 milliards d'euros, suivi par Rothschild (71 opérations pour 17,4 milliards).

Du côté des autres banques françaises, la Société Générale a participé à 40 opérations pour un montant de 13,73 milliards d'euros et s'inscrit en 7e position, comme en 2012. Le Crédit Agricole a participé à 48 opérations mais pour un total inférieur de 12,43 milliards d'euros et rejoint ainsi la 9e place (15e en 2012), selon ce classement.

Moins d'incertitudes sur l'avenir de la zone euro

« Des signaux annonciateurs d'une reprise progressive du marché » sont apparus en 2013, commente Thierry Varène, responsable de BNP Paribas Corporate Finance. Selon lui, « le marché des fusions acquisitions, notamment en France, a connu deux temps assez distincts en 2013 : tout d'abord une première partie d'année où les volumes de transactions sont restés faibles, suivie à la rentrée d'une reprise de l'activité, avec notamment plus d'opérations transfrontières ».

« Cette inversion de tendance s'explique par le fait que les incertitudes liées à l'avenir de la zone euro se sont dissipées, alors que les anticipations sur l'évolution de l'économie sont désormais un peu mieux orientées. Cela contribue à redonner confiance aux entreprises européennes qui, après plusieurs années dans un environnement direct incertain envisagent plus favorablement de faire des acquisitions », complète-t-il.

« L'année 2013 a été caractérisée par une consolidation constructive au niveau français et global, rendue possible par la bonne tenue des marchés financiers et un environnement macro-économique stabilisé », souligne pour sa part Alban de la Sablière, directeur exécutif de Morgan Stanley. « Une dynamique positive devrait porter le marché en 2014, d'autant plus que l'appui très fort des marchés obligataires, comme démontré par les près de 50 milliards de dollars levés par Verizon pour financer le rachat de sa joint-venture avec Vodafone, permettent d'envisager de nouvelles transactions de grande ampleur », prévoit-il également.

Activision Blizzard en tête

Le classement établi par le bimestriel recense toutes les opérations impliquant au moins un acquéreur, une société reprise ou un vendeur français. Lorsqu'une opération est co-conseillée par plusieurs banques, chacune est créditée du montant total de la transaction, sauf lorsque la banque conseille seulement une partie de la transaction ou un vendeur minoritaire.

Selon le recensement de l'étude, la plus grosse opération de fusion-acquisition en 2013 a été réalisée par l'éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard en prenant son indépendance du groupe français Vivendi, pour un montant de 6,2 milliards d'euros. La deuxième opération pour un total de 3,25 milliards d'euros, a été le rachat par BNP Paribas des 25% détenus par l'État belge dans sa filiale Fortis. En troisième position figure le rachat par le géant français du BTP Vinci du gestionnaire aéroportuaire ANA au Portugal pour 3,08 milliards d'euros.