La banque rouge et noire a officialisé hier l’acquisition des 10% que VTB Group détenait dans sa filiale Rosbank, deuxième réseau bancaire russe. En l’échange, VTB obtient des actifs financiers et immobiliers en Russie.

« Société Générale renforce son engagement sur le marché russe », lit-on dans le communiqué de presse diffusé par la banque française hier suite à l’annonce d’un accord avec VTB Group. Une affirmation dans la droite lignée des propos tenus en juin dernier par Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale, lors d’une conférence de presse à Moscou. Il annonçait avoir pour objectif de doubler la rentabilité du groupe SocGen en Russie d’ici 2015.

Depuis son entrée au capital de Rosbank, à hauteur de 20%, en 2006, la Société Générale aurait investi 4 millions d’euros, selon des estimations d’analystes, pour monter à 82%. L’accord officialisé hier permet à la banque française de détenir 92,4% du capital. Aucun chiffre n’a été communiqué concernant la transaction, la Société Générale évoquant la vente à VTB Group, en contrepartie de cette montée en capital, « de certains actifs russes : des titres cotés à la bourse de Moscou, ainsi que des crédits et actifs immobiliers russes ». La SocGen affirme dans son communiqué que ces cessions contribuent au « recentrage stratégique de Rosbank », qui peut se targuer de disposer de 3 millions de clients en Russie.

Une affaire de corruption en mai 2013

VTB Group, majoritairement détenu par l’Etat russe, est entré au capital de Rosbank en 2010. VTB avait annoncé en mai 2013 avoir lancé des discussions pour s’en désengager suite au scandale qui a secoué la direction de la filiale russe de la SocGen. Au printemps dernier, le directeur général de Rosbank Vladimir Goloubkov a ainsi été démis de ses fonctions suite à une inculpation pour corruption.

Selon certains analystes financiers, cette montée en capital de la Société Générale dans Rosbank permettrait à la banque française de se ménager une éventuelle porte de sortie du marché russe, même si Frédéric Oudéa précisait en juin dernier que la Russie était « l’un des marchés clés de croissance » de son groupe. « L'augmentation de 10% pourrait l'aider à vendre la totalité (de Rosbank) à quelqu'un d'autre », a notamment confié à l’agence Reuters l’analyste de Gazprombank Andreï Klapko.