Le groupe bancaire Crédit Agricole SA a subi une lourde perte nette de 2,85 milliards au troisième trimestre, beaucoup plus importante que prévu par les analystes. Elle est largement due à la cession d'Emporiki en Grèce.

Les analystes tablaient en moyenne sur une perte nette de 1,76 milliard, selon le consensus établi par l'agence DowJones Newswires. La vente de cette filiale à un autre établissement hellène, Alpha Bank, a pesé à hauteur de 1,96 milliard d'euros sur le résultat du véhicule coté de la banque verte.

Au-delà du prix à payer pour mettre un terme à sa coûteuse aventure grecque, Crédit Agricole SA a été plombé par la réévaluation de sa dette, liée à l'amélioration des conditions de marché, pour 647 millions d'euros et une dépréciation d'écart d'acquisition en crédit à la consommation à hauteur de 572 millions.

Egalement au chapitre des éléments non récurrents qui l'ont enfoncé dans le rouge : la déconsolidation de la banque espagnole Bankinter, dont il est passé sous le seuil de 20% du capital en août, pour 193 millions, et l'impact de la cession de sa filiale de courtage Cheuvreux, pour laquelle il est entré en négociations exclusives avec le courtier Kepler cet été, pour 181 millions.

En dehors de ces exceptionnels, Crédit Agricole SA fait valoir que son bénéfice net s'élève à 716 millions d'euros, traduisant selon le groupe « une performance opérationnelle satisfaisante ». Son produit net bancaire (PNB, équivalent au chiffre d'affaires) recule de 31,9%, à 3,43 milliards d'euros, mais la banque relève que la réévaluation de sa dette l'a rogné à hauteur d'un milliard. De même, son résultat brut d'exploitation s'effondre de 80,3% mais le repli n'est plus que de 8,2% hors éléments exceptionnels.