Le Tribunal de grande instance (TGI) de Paris a ordonné jeudi la diffusion sur France 2 d'un droit de réponse du Crédit Agricole, après un reportage consacré à la communication des entreprises voulant se donner une image écologique responsable, dite « greenwashing ».

La banque avait assigné France Televisions en référé (procédure d'urgence) suite à la diffusion sur France 2, le 4 mai dans l'émission « Cash investigation », d'un reportage sur le « greenwashing » ou « écoblanchiment », dont une partie était consacrée au Crédit Agricole. Cette dernière avait demandé le 16 mai à la chaîne de télévision de diffuser un droit de réponse et ayant essuyé un refus, avait saisi la justice.

Une « banque aux investissements les plus polluants »

« Au sein de l'émission, il est allégué que le Crédit Agricole insiste sur ses préoccupations écologiques dans sa communication, alors qu'en réalité, il est l'une des banques aux investissements les plus polluants en ce qu'il finance des projets et entreprises polluants ou dangereux (...) », souligne l'ordonnance de référé. Ceci « suffit à caractériser des imputations susceptibles de porter atteinte à son honneur ou à sa réputation », ajoute-t-elle.

Dans sa réponse, le Crédit Agricole « tient à protester contre des affirmations inexactes au soutien d'interprétations tendancieuses » et affirme avoir pour « objectif le développement d'une économie la moins polluante possible ». La justice a ordonné à France 2 de diffuser le droit de réponse au début de l'émission « Cash investigation » dans un délai de trois semaines, et à verser au Crédit Agricole 4.000 euros au titre de ses frais de justice.

Interrogé par l'AFP, l'avocat de France Télévisions, Me Thierry Levy, a indiqué que la décision de faire appel ou non n'était pas encore prise.