Les jours des billets en francs sont comptés. Après le vendredi 17 février, la Banque de France va en effet cesser de les échanger contre leur équivalent en euros. La plupart des Pierre et Marie Curie ou des Gustave Eiffel ne vaudront alors plus rien, ou presque, même chez les collectionneurs.

« N’attendez pas le dernier jour pour échanger vos billets » : c’est le message que fait passer la Banque de France dans un récent communiqué. Et ce dernier jour approche. Après le vendredi 17 février en effet, la Banque de France n’échangera plus les vieux billets en francs. D’ici là, cinq billets sont encore repris et échangés contre l’équivalent en euros de leur valeur faciale :

  • 500 francs (Pierre et Marie Curie) : 76,22 euros
  • 200 francs (Gustave Eiffel) : 30,49 euros
  • 100 francs (Cézanne) : 15,24 euros
  • 50 francs (Saint-Exupéry) : 7,62 euros
  • 20 francs (Debussy) : 3,05 euros

L’échange est possible dans les différentes succursales de la Banque de France réparties sur l’ensemble du territoire. Pour l’occasion, l’institution a d’ailleurs édité un site internet, (jechangemesfrancs.com), qui en regroupe les adresses, ainsi que des informations sur les conditions d’échange. On y apprend par exemple que les coupures abimées peuvent aussi être échangées, à condition que plus de la moitié du billet soit encore présent.

500 millions d’euros dans la nature

Si la Banque de France s’attend à une certaine affluence lors de ces derniers jours, elle ne prévoit toutefois de récupérer que l’équivalent de 100 millions d’euros maximum sur les 4 milliards de francs (environ 602 millions d’euros) encore en circulation fin 2010. L'essentiel de cet imposant « bas de laine » de 500 millions d'euros va disparaître dans la nature, ou être conservé chez les collectionneurs, numismates amateurs ou professionnels.

Comme on pouvait s’y attendre, ces derniers ont été plus sollicités qu’à l’accoutumée par des particuliers en quête de bonnes affaires. Pourtant, très rares sont les billets en francs dont la valeur de collection dépasse la valeur faciale. Certains sites internet spécialisés affichent bien des sommes alléchantes (466 euros pour un Eiffel de 200 francs ou 273 euros pour un Debussy de 20 francs par exemple), mais ces prix sont « toujours dus » à « une particularité exceptionnelle », explique le numismate Michel Prieur : défauts d'impression, numéros de série rares... « La probabilité pour Monsieur Dupont d'avoir de vieux billets en francs qui valent quelque chose de plus que leur valeur faciale est pratiquement nulle », poursuit-il.

Et une fois la date butoir d’échange passée, même les Pierre et Marie Curie de 500 francs ne vaudront quasiment plus rien, à l’image de ce qui s’est passé avec les fameux Pascal (500 francs également), retirés en 2007, et dont une liasse vaut aujourd’hui « moins de 5 euros » selon Michel Prieur.