Le président de la Fédération bancaire française et patron de la Société Générale, Frédéric Oudéa, a estimé mercredi que porter un jugement général sur une éventuelle recapitalisation des banques européennes n'est "pas pertinent", au lendemain des propos de la Commission européenne sur ce point.

« Je m'abstiendrai de commenter les propos de tel ou tel, mais il ne me paraît pas pertinent de porter un jugement général sur la situation des banques européennes », a-t-il affirmé dans une interview au Figaro. Ces déclarations arrivent au lendemain du revirement de la Commission européenne, qui s'est alignée sur le Fonds monétaire international en préconisant la recapitalisation des banques européennes afin de restaurer la confiance des marchés et faciliter l'accès aux liquidités.

Rappelant que les stress tests réalisés durant l'été ont montré qu'un nombre restreint de banques avait un besoin immédiat de capitaux supplémentaires, Frédéric Oudéa estime que « ce n'est pas le cas de la majorité des banques européennes ni des banques françaises en particulier ».

Grèce : une « réponse définitive » attendue

Frédéric Oudéa, qui s'exprimait en tant que président de la FBF, estime en revanche impératif de rétablir la confiance du monde à l'égard de l'Europe en apportant une « réponse définitive » à la crise grecque.

Pour l'heure, estime-t-il, « la situation est sous contrôle » avec la décision des banques centrales d'élargir l'approvisionnement des marchés en liquidités en dollars, mais « elle n'est cependant pas optimale ». « La place prise par les banques centrales dans le circuit ne doit pas être permanente », insiste-t-il. Pour ce faire, « il faut rétablir le fonctionnement normal des flux financiers, ce qui suppose de casser l'effet de contagion psychologique qui est aujourd'hui à l'oeuvre et de rétablir la confiance du reste du monde à l'égard de l'Europe ».