Répondant aux récentes déclarations du président du Crédit Mutuel Arkéa, Jean-Pierre Denis, le président de la Confédération nationale du Crédit Mutuel, Michel Lucas, estime ne pas avoir outrepassé ses droits dans le cadre de ses fonctions.

Lors du conseil d'administration de la Confédération nationale du Crédit Mutuel, organe réunissant l'ensemble des fédérations du groupe, qui s'est tenu mi-janvier, Michel Lucas avait proposé la suppression du poste de vice-président délégué, fonction traditionnellement occupée par un représentant du Crédit Mutuel Arkéa, groupe constitué autour de trois fédérations du Crédit Mutuel, Bretagne, Sud-Ouest et Massif Central.

Cette suppression avait ensuite été entérinée lors d'une assemblée générale extraordinaire, le 15 février.

Début mars, Jean-Pierre Denis l'avait dénoncé, estimant que la Confédération ne jouait « plus son rôle ». Il avait également regretté la « concentration du pouvoir (...) excessive, pour ne pas dire extrême, dans les mains d'un seul homme », en l'occurence Michel Lucas.

Plus de Yalta au Crédit Mutuel

« Contrairement à ce que j'ai pu entendre, je ne vois pas en quoi j'ai pu outrepasser mes droits », a répondu le patron de la Confédération, en marge de la présentation des résultats du groupe Crédit Mutuel. Michel Lucas a rappelé que la suppression du poste de vice-président délégué avait été approuvée à plus de 80% en assemblée générale, au terme d'un vote. « J'ai pris mes risques en faisant ce vote », a-t-il dit.

Pour lui, « on n'est pas là en train de dire: il y a un Yalta au Crédit Mutuel. Le Yalta (...), c'était à chaque fois qu'on faisait quelque chose, il fallait partager la France en deux (entre le Crédit Mutuel Arkéa et les fédérations agrégées autour de celle du Crédit Mutuel Centre Est Europe), et bien non. »

Michel Lucas considère par ailleurs qu'il y a confusion entre la gouvernance politique du Crédit Mutuel et la gestion des outils techniques qui, elle, fait l'objet d'une centralisation importante, pour des raisons d'économie d'échelle. A titre d'exemple, il a évoqué le cas du Crédit Mutuel Nord Europe, qui « n'est pas au sein du CM10-CIC (l'entité agrégée autour du Crédit Mutuel Centre Est Europe), mais [dont] toute l'informatique est chez nous ».