D'après la ministre de l'Economie Christine Lagarde dans un entretien à la Tribune, la valorisation de la Poste, qui a changé de statut avant l'ouverture totale à la concurrence en Europe le 1er janvier 2011, pourra atteindre 5 milliards d'euros.

Ce changement de statut passe notamment par une entrée de la Caisse des Dépôts (CDC) au capital du groupe public, qui lui assurera une participation de 26,32%, selon un chiffre confirmé par la ministre.

L'accord trouvé par Bercy et la CDC prévoit des modalités de fixation de la valeur comprenant « une valeur globale de 4,3 milliards d'euros payables en deux fois en fonction de la réalisation du plan stratégique » de La Poste dont l'échéance est prévue en 2015. Ce montant correspond à une valeur initiale de 3 milliards, complétée par un éventuel complément de prix de 1,3 milliard en cas de réalisation du plan stratégique à horizon 2015, qui augmenterait la valeur de l'entreprise. Dans l'hypothèse où ce complément de prix serait dû, la CDC en apporterait 338 millions, soit la totalité rapportée à sa participation au capital de La Poste.

7,7 milliards au final

Les modalités définies entre les trois parties « prévoient également un complément de valorisation qui pourrait aller jusqu'à 700 millions d'euros si les prévisions du business plan sont dépassées, ce qui porterait la valorisation de la Poste à 5 milliards d'euros », a ajouté la ministre.

A ses 5 milliards d'euros s'ajoutent les apports en capital qui seront réalisés par la CDC et l'Etat avant la fin de l'année 2010. La Caisse apportera 1,5 milliard et l'Etat 1,2 milliard de sources concordantes. Une fois intégrés les apports et les éventuels compléments de prix, la valeur totale de l'entreprise se monterait donc à 7,7 milliards.

L'entrée de la Caisse des dépôts au capital de la Poste doit encore être approuvé par sa Commission de surveillance et par la Commission des participations et des transferts.

La Poste est devenue le 1er mars 2010 une société anonyme à capitaux publics, un changement de statut dont son patron avait lancé l'idée en 2008. Ce nouveau statut ouvre la voie à une augmentation de capital à laquelle doivent souscrire l'Etat et la CDC.