Dan un entretien aux Echos, le directeur général de BNP Paribas, Baudouin Prot, annonce que la banque n'ira pas emprunter sur les marchés financiers pour se conformer aux nouvelles normes bancaires, mais que celles-ci risquent de peser sur l'octroi des crédits par la banque.

« Non », BNP Paribas ne fera pas appel aux marchés pour respecter la nouvelle réglementation, qui prévoit notamment de relever à 7% le minimum de fonds propres « durs » (capital social et bénéfices mis en réserve) que devront à l'avenir détenir les établissements financiers.

« Nous allons continuer à mettre deux tiers de notre bénéfice en réserve et à en distribuer un tiers, comme nous le faisons déjà depuis plusieurs années en moyenne », argue Baudoin Prot. « Avec une telle politique de distribution et en gérant notre bilan de manière active, nous devrions être en permanence au-dessus des 7% tout au long de la période de transition sans avoir à lever de capital supplémentaire ».

New Deal bancaire

Il estime par ailleurs que ce « vrai New Deal bancaire » va « inévitablement » peser sur le coût et le volume du crédit pratiqué par sa banque, « d'où le risque d'un financement moins dynamique et plus cher pour l'économie ». Toutefois, l'impact macro-économique de Bâle III devrait être « moindre » que les prévisions plus pessimistes avancées en juin par exemple par l'Institut de la finance internationale, nuance-t-il.

Le patron de BNP Paribas s'en prend par ailleurs à une éventuelle mise en place d'une taxe bancaire en France sur les modèles allemand et britannique. « Cette taxe n'a aucune légitimité en France au titre de la facture passée », s'insurge-t-il, car « les banques n'ont rien coûté aux contribuables ».