BNP Paribas a dépassé les prévisions des analystes en publiant jeudi un bénéfice net en hausse au troisième trimestre de 46% sur un an, à 1,905 milliard d’euros. Des résultats qui, selon son directeur général Baudoin Prot, confirme son statut de « grande banque de l’après-crise ».

Ces bons résultats s’appuient sur une importante réduction du coût du risque, qui a reculé de 46,9 % sur un an, à 1,222 milliard d’euros. Cette baisse se reflète notamment dans la performance de la banque de détail, principale activité du groupe. Elle s’accompagne d’une bonne dynamique commerciale, en France mais également en Belgique et au Luxembourg, où le groupe bénéficie des synergies liée à l’intégration de Fortis.

En France, BNP Paribas a ainsi enregistré au troisième trimestre une hausse globale de 4,7% des dépôts : +11% pour les dépôts à vue et +3,4% pour les comptes d’épargne. Baudoin Prot s’est également félicité de la bonne dynamique de la production de crédits, en hausse de 3,3%, avec une pointe à 8,6% pour les crédits immobiliers. Enfin, le patron de BNP Paribas a estimé que la Net Agence, déclinaison de BNP Paribas sur internet, devrait atteindre ses objectifs 2010, avec plus de 8.000 « entrées en relation ».

Prêt pour Bâle III

Globalement, Baudoin Prot s’est félicité de la solidité financière accrue du groupe, dans une conjoncture qui reste difficile pour nombre de banques. Selon lui, elle devrait permettre à BNP Paribas de faire face aux nouvelles exigences de solvabilité dites « Bâle III » sans avoir recours à une augmentation de capital, ni impacter sa capacité de financement de l’économie. « Chaque année, deux tiers de nos bénéfices restent au sein du groupe pour être recyclés en fonds propres et nous permettre d’accroître nos crédits à l’économie, a-t-ilexpliqué. C’est notre priorité, notre cœur de métier et notre raison d’être. »

Dans le détail, le patron de la BNP a chiffré à 70 milliards d’euros l’impact de Bâle III sur les actifs pondérés du groupe, et entre 5 et 7 milliards celui sur le capital. Un impact « gérable », puisque ces sommes devraient être compensées par la capacité bénéficiaire du groupe, et les résultats mis en réserve chaque année. « Notre business model est particulièrement adapté à l’après-crise », s’est félicité Baudoin Prot.

Baisse attendue du taux de centralisation du Livret A

Pour justifier une hausse des frais de gestion, le directeur général a expliqué que le groupe avait provisionné 60 millions d’euros pour abonder les Fonds de garantie des dépôts en France (où la garantie passera à 100.000 euros le 1er janvier prochain) et en Belgique. 60 autres millions serviront à régler l’amende reçue, comme la plupart des autres banques françaises, de l'Autorité de la concurrence pour entente illicite sur les frais de traitement des chèques.

Comme Frédéric Oudéa, son homologue de la Société générale, Baudoin Prot a enfin considéré qu’il était impensable d’augmenter le taux de centralisation des livrets réglementés (Livret A et LDD) au profit de la Caisse des dépôts et consignations. « Nous sommes très déterminés à demander qu’on laisse aux banques une partie importante du produit de la collecte du Livret A, a-t-il plaidé. Il en va du financement des entreprises et des PME ». Un taux raisonnable se situerait selon lui « autour de 50% », contre 62% à l'heure actuelle.