Le directeur général de BNP Paribas et président de la Fédération bancaires française (FBF), Baudouin Prot, juge "absurde" de trop insister sur le relèvement des exigences en fonds propres vis-à-vis des banques, tendance qui pourrait peser à terme sur le financement de l'économie.

"Je pense qu'il est absurde qu'on insiste à ce point sur la question des capitaux propres", a estimé mardi M. Prot lors d'une conférence organisée à Paris par la revue The Economist.

"Pourquoi diable devrions-nous relever les exigences en capital à un niveau tel que cela pèsera sur le financement de l'économie?", s'est interrogé le banquier français, pour qui la question des fonds propres ne doit être qu'un des points de la réforme de la régulation bancaire.

Le G20 de Pittsburgh a recommandé, fin septembre, l'amélioration de la "qualité" et de la "quantité" des fonds propres.

"C'est quand même une des pistes essentielles dont on ne peut pas faire l'économie", a tempéré le directeur général du Trésor et de la Politique économique, Ramon Fernandez, lors de la même conférence.

"On sait qu'on a besoin de plus de capital, même si on sait que cela ne suffira pas à éviter les crises futures", a-t-il ajouté.

Outre la question des fonds propres, M. Prot a souligné l'importance de s'assurer de l'harmonisation des conditions de concurrence.

"Il faut que le même règlement soit appliqué partout", a déclaré le directeur général de BNP Paribas, pour qui le Congrès américain "ne semble pas prêt à mettre en pratique les décisions prises par le G20".

Un point de vue soutenu par M. Fernandez, qui a rappelé que le sujet avait été évoqué par la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, lors du G20 Finances de Saint Andrews (Royaume-Uni) début novembre.

"Peut-être y a-t-il des questions à se poser sur le paysage concurrentiel", a estimé M. Fernandez.