Depuis quelques années, de nouveaux acteurs sont apparus sur le marché. Ces « néobanques » viennent concurrencer les établissements bancaires traditionnels. Sont-elles pour autant de vraies banques ?
N26, Revolut, Nickel, Lydia... Depuis l'apparition des smartphones, les nouveaux acteurs du secteur bancaire se multiplient. Certains sont des établissements de crédit, d'autres des établissements de paiement, voire des agents prestataires de service. Pourtant, tous sont désignés sous la même appellation de « néobanque ». Ce terme générique, synonyme de « banque mobile », est en fait venu qualifier un acteur qui privilégie un usage conçu avant tout pour le smartphone. Elles se distingueraient en cela des « banques en ligne », nées un peu plus tôt, qui avaient misé sur le site Internet (et qui ont développé ensuite une application mobile).
Mais comme l'a rappelé l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) dans une publication du 8 avril 2021, seuls les établissements de crédit, c'est-à-dire les banques au sens strict du terme, sont autorisés à employer ce terme de « néobanque ». Ainsi, pour être considéré comme une vraie banque, la néobanque doit avoir reçu l'agrément de l'ACPR pour exercer en tant qu'établissement de crédit. Donc une néobanque est en fait une banque en ligne dont les services sont avant tout utilisables sur smartphone...
S'assurer qu'une néobanque est une vraie banque
Pour savoir si vos comptes sont détenus au sein d'un établissement considéré comme une vraie banque, il faut donc se renseigner sur l'agrément obtenu par ce dernier. Pour cela, vous pouvez vous rendre sur le registre des établissements financiers (Regafi) et effectuer une recherche simple en ligne.
Aujourd'hui par exemple, Ma French Bank ou Orange Bank sont considérés comme de vraies banques par l'ACPR. De même, certains acteurs étrangers comme Bunq, N26 ou Revolut, agréés ailleurs en Europe mais opérant en France, sont habilités à exercer en tant que banques. En revanche, Nickel ou Lydia ont obtenu un simple agrément d'établissement de paiement et ne sont donc pas des banques à proprement parler.
Banque | Agrément |
---|---|
BoursoBank | Établissement de crédit |
Fortuneo | Établissement de crédit |
BforBank | Établissement de crédit |
Hello bank | Établissement de crédit |
Monabanq | Établissement de crédit |
Orange Bank | Établissement de crédit |
Ma French Bank | Établissement de crédit |
N26 | Établissement de crédit |
bunq | Établissement de crédit |
Revolut | Établissement de crédit |
Lydia | Établissement de monnaie électronique |
Nickel | Établissement de paiement |
Kard | Établissement de monnaie électronique |
Pixpay | Établissement de monnaie électronique |
Vivid | Agent prestataire de services de paiement |
Helios | Agent prestataire de services de paiement |
OnlyOne | Agent prestataire de services de paiement |
GreenGot | Établissement de monnaie électronique |
Comparatif des meilleures néobanques en 2023
Établissement de paiement, établissement de monnaie électronique, établissement de crédit...
Pour rappel, l'agrément d'établissement de crédit est délivré par la Banque centrale européenne (BCE), sur la base d'un projet de décision transmis par l'ACPR. Une fois obtenu, la banque peut proposer une large variété de produits et services financiers : des comptes courants, des livrets d'épargne, des prêts, des produits d'assurance, des services de gestion de trésorerie et des services de gestion d'actifs, ou encore des services de change de devises.
Également dénommé « compte sans banque », l'établissement de paiement est une entité juridique supervisée par l'ACPR. Les services que peut proposer un établissement de paiement sont en revanche plus limités. S'il peut distribuer des produits et des services bancaires tels que des cartes de paiement, il ne peut pas délivrer de chéquier ou de crédits.
Enfin, selon les articles L526-1 à L526-40 du code monétaire et financier, les établissements de monnaie électronique peuvent pour leur part émettre, mettre à disposition de leur clientèle de la monnaie électronique, et fournir des services de paiement et des services connexes opérationnels tels que des services de change.
Bon à savoir
Grâce au Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR), vos dépôts dans une néobanque sont protégés et indemnisés à hauteur de 100 000 euros en cas de faillite, au même titre que dans une banque traditionnelle. Même chose en ce qui concerne les établissements de monnaie électronique/de paiement. Pour pouvoir exercer leur activité, ces derniers sont tenus de séparer les fonds de leurs clients et leurs fonds propres, en ouvrant un compte de cantonnement auprès d'une « vraie banque » par exemple.