Orange Bank, la filiale bancaire d’Orange, a poursuivi en 2020 son développement commercial, au prix d’importantes pertes opérationnelles. Depuis 2017, l’opérateur télécom a déjà dépensé 643 millions d’euros pour conquérir ce nouveau marché.

Plus de trois ans après son lancement, Orange Bank a-t-il atteint le million de clients en France, comme avant elle Boursorama Banque, N26 ou Revolut ? Cela dépend où l’on regarde. Officiellement, la néobanque revendique près de 1,2 million de clients en France et en Espagne, selon les résultats annuels d’Orange présentés le 19 février. Mais ce chiffre intègre 530 000 clients qui ne sont liés à la marque que par une assurance de téléphone mobile. Le chiffre « réel » des clients Orange Bank, ceux qui y détiennent un compte bancaire et/ou un crédit, est donc plus proche de 650 000 fin 2020, selon Capital. Ils étaient 500 000 environ fin 2019.

9 nouveaux client sur 10 sur des offres payantes

Orange Bank semble avoir réussi le tournant de la « premiumisation », cette stratégie désormais commune à toutes les néobanques, qui consiste à orienter les nouveaux clients vers des offres payantes à valeur ajoutée. Au 4e trimestre, la version gratuite du compte Orange Bank ne concerne plus que 10% des entrées en relation, contre 70% sur la même période de 2019. Son produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires, a ainsi cru de 72% sur l'année pour atteindre 69 millions d’euros. Au 31 décembre dernier, la banque revendiquait 802 millions d’euros de prêts personnels accordés à ses clients, et 869 millions d’euros de prêts immobiliers.

Dans l’immédiat, cela ne suffit pas, toutefois, à faire baisser les pertes opérationnelles de la filiale bancaire d’Orange : 195 millions d’euros en 2020, en hausse de 5,3% sur un an. Si ces pertes ont eu tendance à diminuer en France, de l’ordre de 25% en 2 ans, les lancements d’offres bancaires en Espagne et en Côte d’Ivoire ont coûté cher. Depuis son début en novembre 2017, Orange Bank a coûté à sa maison-mère 643 millions d’euros. Au-delà, donc, des 600 millions d’euros qu’elle s’était dite prête à assumer en 2018 pour atteindre 4 millions de clients et 500 millions d’euros de revenus nets annuels en 2023.

A consulter : le meilleur des offres des néobanques mobiles