A l’occasion du 50e anniversaire du dépôt du brevet de la carte à puce par le Français Roland Moreno, MoneyVox vous dévoile 7 petits secrets sur cet objet devenu omniprésent dans nos vies, notamment pour régler nos achats.

La carte à puce fête aujourd'hui son 50e anniversaire ! C'est, en effet, le 25 mars 1974 qu'un inventeur français, Roland Moreno, a déposé à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) le brevet d'une « carte à mémoire », intégrant, dans un rectangle en plastique de moins d'un millimètre d'épaisseur, un circuit intégré capable de stocker et de traiter des informations.

Une invention qui a fait florès, s'imposant comme un standard d'authentification dans les télécoms (la carte SIM, après l'ancienne Télécarte), dans les transports et bien sûr dans les paiements. Aujourd'hui, ce sont plus de 80 millions de cartes bancaires à puces qui circulent en France. Et le nombre de paiements effectués a approché les 10 milliards au cours du seul 1er semestre 2023 (1).

Pour l'occasion, MoneyVox vous dévoile 7 petits secrets sur la puce de votre carte bancaire.

Que cache la puce de ma carte bancaire ?

Un petit rectangle métallique affleurant du plastique, parcouru de lignes noires formant d'étranges motifs : voici ce qui nous vient en tête lorsqu'on évoque la puce d'une carte bancaire. Cette partie visible, toutefois, n'est pas la puce en elle-même, mais une zone de contact qui permet les échanges d'informations avec le terminal de paiement.

Sous cette zone est installée un microprocesseur, sorte de mini-ordinateur capable de stocker et de traiter toutes les informations nécessaires, pour authentifier le paiement. Pour garantir la sécurité des transactions, ce traitement est codé à l'aide de clés cryptographiques également stockées dans la mémoire de la carte.

Les cartes de nouvelle génération intègrent aussi une antenne, dite NFC, qui sert au paiement sans contact et est reliée au microprocesseur.

Comment obtenir une carte bancaire gratuite ?

Comment est alimentée la puce de la carte ?

La puce de votre carte est un appareil électronique, qui nécessite par conséquent d'être alimenté électriquement pour fonctionner.

Comment ça marche ? Non, votre carte ne contient pas de mini-batterie. Elle est alimentée, au moment du paiement, par le terminal, via la zone de contact déjà évoquée, qui sert en quelque sorte de prise électrique.

Pourquoi faut-il parfois frotter la puce de sa carte ?

« Carte muette ». Voici ce qui apparaît parfois sur le terminal au moyen de payer. Dans ce cas de figure, nous avons tous pris le même réflexe : frotter la carte sur un tissu, si possible en laine ou en matière synthétique. Et c'est souvent efficace.

Pourquoi ? C'est tout simple. A force de frottement et de manipulation, la zone de contact déjà évoquée peut s'user et remplir moins bien son office : permettre la communication entre la carte et le terminal de paiement. La frotter permet de générer un peu d'électricité statique, et donc de faciliter l'échange d'informations.

Pourquoi ma carte a-t-elle une durée de validité limitée ?

De 3 ans à 5 ans : c'est aujourd'hui la durée de validité d'une carte bancaire nouvellement émise. Pourquoi une durée aussi courte ? Il s'agit bien sûr de prévenir des dysfonctionnements liés à l'usure : la carte est un objet utilisé au quotidien, parfois malmené, qui peut s'abîmer.

Mais il y a une raison plus fondamentale à ce renouvellement régulier : plus une carte est récente, plus elle est sûre. La capacité de mémoire et de traitement des puces des cartes, en effet, ne cesse de progresser, à l'image de celles embarquées dans les ordinateurs et les smartphones. Elles sont donc plus robustes face à la fraude.

Cette durée de validité, toutefois, a tendance à augmenter : elle peut aujourd'hui aller jusqu'à 5 ans dans certaines banques, principalement pour des questions de coût.

Faut-il détruire la puce d'une carte bancaire en fin de validité ?

Ce n'est pas obligatoire, mais c'est conseillé. Une carte ayant dépassé sa date de validité ne peut plus être utilisée pour payer. Et même si elle tombe entre de mauvaises mains, il n'y aucune chance qu'un malfaiteur puisse en extraire des informations susceptibles de lui permettre de vous dérober de l'argent.

Néanmoins, cette puce n'étant plus d'aucune utilité pour payer, il est préférable de la détruire.

Pourquoi la puce de ma carte est-elle de plus en plus petite ?

Disparition du numéro embossé, de la piste magnétique, de la zone dédiée à la signature : le design de nos cartes bancaires a évolué au cours des dernières années. La présence de la puce, elle, semble immuable. Pourtant, elle aussi est en perpétuelle évolution.

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Si vous avez gardé d'anciennes cartes (ce qui n'est pas forcément conseillé), faites la comparaison : la zone de contact, c'est-à-dire la partie visible de la puce, est de plus en plus petite. Ce changement est à mettre en lien, évidemment, avec la hausse exponentielle des capacités de mémoire des puces électroniques, ce qui autorise leur miniaturisation.

Vous en voulez une preuve supplémentaire ? Voici l'image d'un des premiers prototypes de carte à puce, réalisé par son inventeur Roland Moreno vers 1975.

prototype de carte à puce
Par ByB — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https ://commons.wikimedia.org/w/index.php ?curid=42784498

La puce de ma carte bancaire pourrait-elle disparaître ?

C'est très peu probable. La puce, en effet, continue à faire ses preuves en matière de sécurité. Tous les spécialistes avec qui nous avons échangé nous ont confirmé qu'elle est toujours réputée inviolable, malgré les moyens de plus en plus sophistiqués à la disposition des fraudeurs.

La partie visible de la puce, c'est-à-dire la zone de contact métallique, pourrait, en revanche, perdre un jour son utilité. La tendance, en effet, est à la généralisation du paiement sans contact. Aujourd'hui, celui-ci est limité à 50 euros par paiement en zone euro : au-delà, il faut introduire sa carte dans le lecteur et composer son code secret. Une nouvelle génération de terminaux de paiement, dits « PIN online », change toutefois la donne. Avec eux, plus besoin d'introduire la carte : si le code est requis par la banque, il suffit de le taper sur le terminal.

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Il y a peu de chance, cependant, que la zone de contact disparaisse à court ou moyen terme. D'abord, parce que certains usagers restent réfractaires au sans contact et choisissent de désactiver cette fonction. Ensuite parce que ce paiement « PIN online » nécessite une communication avec la banque. Or, il subsiste des cas de figure où cette interrogation est impossible, notamment dans les zones non ou mal couvertes par les réseaux télécom.

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(1) Source : Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, Banque de France