Les tarifs appliqués par les banques augmentent peu en 2022. Toutefois, les hausses les plus importantes se concentrent, comme d'habitude, sur les services dont on ne peut pas se passer.

Chaque année, c'est le même constat. D'un côté, le prix des services bancaires les plus courants augmente globalement peu, souvent sous le niveau de l'inflation. De l'autre, certaines lignes tarifaires concentrent l'essentiel des hausses. Et comme par hasard, ce sont celles des services de base, ceux que l'ensemble des clients bancaires payent.

2022 ne déroge pas à la règle. Dans son habituel mise à jour de début d'année, l'Observatoire des tarifs bancaires du CCSF (1) pointe 7 tarifs en hausse entre le 31 décembre 2021 et le 6 janvier 2022, sur la quinzaine qu'il suit année après année. L'inflation est contenue : entre 0,8% et 2,27%, selon les lignes. Toutefois, constate l'OTB, « Ces mêmes tarifs affichaient déjà des hausses entre le 31 décembre 2020 et le 31 décembre.2021, ce qui permet de constater des augmentations régulières sur certains services. »

C'est le cas de trois en particulier, qui ont en commun d'être directement liés à la détention d'un compte et aux paiements du quotidien. Des services de base, en somme, qui prennent place dans le panier de tous les clients bancaires, et dont le prix, si on le suit sur le temps long, a quand même sacrément grimpé.

La tenue de compte : +91,42% en 10 ans

11,19 euros par an au 31 décembre 2012 ; 21,42 euros au 5 janvier 2022. En 10 ans, le prix de la tenue de compte a presque doublé, sans que l'on comprenne vraiment ce qui peut justifier une telle hausse. Entre la fin 2021 et le début 2022, elle a encore augmenté, en moyenne de 1,74%.

Une chose est certaine : il devient très compliqué d'échapper aux frais de tenue de compte, autrefois rarement facturés. Seuls 11 établissements les offrent à leurs clients, dont 6 banques en ligne. Les autres (98 au total) les facturent, avec des différences de prix difficilement compréhensibles : une douzaine d'euros par an chez certains, plus de 70 euros chez d'autres.

La carte bancaire à débit immédiat : +16,6% sur 10 ans

C'est la carte la plus utilisée par les Français et son prix ne cesse d'augmenter. En 10 ans, la cotisation annuelle de la carte internationale à débit immédiat a progressé de près de 17%. Elle coûte aujourd'hui 42,70 euros en moyenne et a encore augmenté de 0,50 euro (avec des pointes à 3 euros dans certaines banques) entre fin 2021 et début 2022.

Cette inflation concerne à un degré moindre les cartes internationales à autorisation systématique : +6,57% en 10 ans. A l'inverse, le prix des cartes à débit différé a baissé de 3,63% depuis la fin 2012. Jusqu'à devenir début 2022, et c'est un petit événement, moins chères que les cartes à débit immédiat. Il s'agit d'une première, mais pas vraiment une surprise : depuis fin 2015, les paiements par carte à débit différé rapportent plus d'argent aux banques, grâce à un niveau de commission plus élevé.

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Les retraits d'espèces : +4,17% en 10 ans

On le sait, l'usage des espèces est en recul. Mais retirer de l'argent liquide fait toujours partie des besoins quotidiens de l'immense majorité des usagers bancaires.

A première vue, le prix des retraits dits déplacés, c'est-à-dire effectués hors du réseau de distributeurs de sa banque (les autres sont gratuits), a peu augmenté en 10 ans, passant en moyenne de 0,96 euro à 1 euro pièce. Mais le vrai facteur de hausse du coût d'accès aux espèces est ailleurs : dans la diminution du nombre de retraits offerts chaque mois. Entre le 31 décembre 2012 et le 6 janvier 2022, il est passé de 3,95 à 2,97 en moyenne. Désormais, ce sont 27 enseignes, sur 109, qui ne proposent plus de 2 retraits gratuits par mois.

Une bonne nouvelle, tout de même : il y a des moyens d'échapper à ces évolutions défavorables. Il suffit de privilégier les distributeurs de sa banque ou de retirer plus, mais plus rarement.

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(1) Comité consultatif du secteur financier (CCSF), qui accueillent des représentants des établissements bancaires et des clients, ainsi que des parlementaires et des représentants syndicaux.