Avec la crise et le chômage partiel, il est parfois difficile de garder son compte courant dans le vert. Pour éviter qu'il ne tombe dans le rouge, il existe une parade gratuite : l'acompte sur salaire. Et c'est un droit auquel presque tous les salariés peuvent accéder.

Avec la crise, si une partie des Français ont épargné davantage, d’autres en revanche ont été confrontés à des difficultés financières. Selon un sondage OpinionWay pour la start-up Stairwage, 26% des personnes interrogées indiquent avoir fait face à un gel de salaire, voire une diminution de revenus. Dans ce contexte, 16% des sondés disent avoir été au moins une fois à découvert en fin de mois, depuis mars 2020, pour un montant moyen de 382 euros. Il dépasse même les 500 euros pour 4% des sondés ayant une rémunération comprise entre 1 000 et 2 000 euros.

Un droit peu utilisé

Pour éviter les chers frais de découvert, le crédit conso ou encore l’embarras de demander un coup de pouce à ses proches, il y a une solution gratuite : l’acompte sur salaire. Il est prévu à l’article L.3242-1 du Code du travail : « Le paiement de la rémunération est effectué une fois par mois. Un acompte correspondant, pour une quinzaine, à la moitié de la rémunération mensuelle, est versé au salarié qui en fait la demande ».

Pour autant, profiter de ce droit reste compliqué. Bien sûr, l’employeur est tenu de répondre favorablement à une demande formulée par courrier. Sauf que dans la pratique, il peut être délicat pour un employé de le réclamer. A la question, « si vous rencontriez des difficultés financières à la fin du mois et deviez demander un acompte sur salaire à votre employeur pour y faire face, que ressentiriez-vous ? », plus de la moitié des sondés répondent de l’inquiétude, du stress, voire de la honte ou encore de la culpabilité. « 70% des actifs n’oseraient pas dans ce contexte demander un acompte sur salaire », explique à BFM Business Yann Le Floc'h, le président de Stairwage, qui propose d'avancer les salaires de manière digitalisée et simplifiée.

Les limites de l'acompte sur salaire

« Un acompte correspondant, pour une quinzaine, à la moitié de la rémunération mensuelle, est obligatoirement versé au salarié. Il a en revanche un caractère exceptionnel. Un patron n’a pas à se substituer à un établissement de crédit, cela relève du coup de pouce. D’ailleurs, si vous avez déjà obtenu un acompte, l’employeur est en droit de refuser le deuxième », prévient cependant Sandra Gallissot, une juriste spécialisée dans le droit du travail, interrogée par Le Parisien. L'acompte sur salaire ne s’applique pas, en revanche, aux salariés travaillant à domicile, aux salariés saisonniers, aux salariés intermittents et aux salariés temporaires, selon le Code du travail. Enfin, l’acompte ne doit pas être confondu avec l’avance sur salaire qui s’apparente à un crédit et dépendra là entièrement de la bonne volonté de votre employeur.

6 astuces pour limiter les frais de découvert