Les dépenses de vacances à amortir, les dépenses de rentrée à assumer : septembre est souvent un mois à haut risque en matière budgétaire, avec à la clé un recours fréquent au découvert, voire un risque de dépassement. Quelques conseils pour limiter les frais.

Un récent sondage vient de le confirmer : pour de nombreuses familles françaises, septembre est le mois le plus périlleux du point de vue budgétaire. En cause bien sûr, les dépenses de rentrée scolaire, qui viennent souvent s’ajouter à celles accumulées des vacances d’été. Résultat : le risque de voir son compte bancaire passer dans le rouge est au plus haut, et avec lui celui de s’exposer à des frais.

Evidemment, nombre de Français, notamment ceux équipés d’un package des services bancaires, possèdent une autorisation de découvert, qui leur permet de passer en solde négatif. Beaucoup y ont d’ailleurs recours : une personne sur cinq environ est à découvert tous les mois, un chiffre qui tend à augmenter. Le véritable risque, toutefois, est de dépasser cette autorisation. La facture peut alors s’avérer très salée : commissions d’intervention, frais de rejets, etc. Heureusement, il existe des solutions pour éviter d’en arriver là.

Demander une augmentation du découvert autorisé

Vous pressentez que vous allez flirter avec les limites de votre autorisation de découvert ? Plutôt que de risquer de la dépasser, mieux vaut essayer d’obtenir son relèvement. Pour cela, il faut généralement en passer par une négociation avec votre conseiller. Le découvert, en effet, n’est pas un droit mais une tolérance, et votre banque peut parfaitement vous adresser une fin de non-recevoir. La réussite de l’entreprise n’est donc pas garantie.

Si votre conseiller est de bonne volonté, veillez aussi à bien calculer avec lui le montant accordé : s’il est trop important, vous pourriez avoir du mal à repasser dans le vert ; s’il ne l’est pas assez, vous risquerez toujours le dépassement.

A noter enfin que dans certaines banques - notamment chez les acteurs 100% en ligne - l’augmentation de découvert peut se faire en ligne ou dans l’appli, de manière automatique et instantanée. Attention toutefois de ne pas vous laisser griser par cette simplicité.

Lire aussi : Comment négocier un découvert avec sa banque ?

Prélever dans son épargne de précaution

C’est de la simple arithmétique : étant donné la faiblesse actuelle des taux de rendements des placements bancaires, mieux vaut utiliser l’argent de son Livret A (0,75% net) ou d’un livret bancaire (0,14% brut en moyenne selon notre indicateur) que de payer des agios : 7% au mieux pour un découvert autorisé, beaucoup plus au-delà...

L’opération est d’autant plus conseillée qu’avec les applis mobiles bancaires, il est désormais très simple de faire un virement de compte à compte, qui sera souvent pris en compte immédiatement. Si vous avez pris soin de vous constituer une épargne de précaution, il n’y a donc pas à hésiter.

Lire à ce propos : Découvert autorisé : ce qu'il vous coûte réellement

Prendre un crédit conso dans sa banque

C’est la règle : si un découvert persiste au-delà de 90 jours, votre banque doit exiger son remboursement immédiat, ou le reconvertir en crédit à la consommation. Mieux vaut toutefois prendre les devants.

Si vous pressentez que vous allez rester de longues semaines dans le rouge, le découvert bancaire, nécessairement limité dans le temps (30 jours en général) n’est pas la solution. Mieux vaut privilégier un crédit à la consommation, qui aura l’avantage d’être moins coûteux qu’un dépassement de découvert et d’autoriser l’échelonnement du remboursement sur une plus longue période, avec des mensualités supportables.

Pour cela, adressez-vous en priorité à votre banque, plutôt qu’à un établissement de crédit spécialisé : elle connaît votre situation et a directement intérêt à vous voir assainir votre situation. Privilégiez aussi un prêt personnel amortissable à un crédit renouvelable. Ce dernier peut en effet être utile pour faire face à des problèmes de trésorerie, mais, bien plus cher et compliqué à gérer, il doit être réservé aux personnes disposant de revenus réguliers et confortables.

Lire aussi : Découvert, prêt personnel, crédit renouvelable : comment choisir ?

Ouvrir un compte dans une banque en ligne

Evidemment, multiplier les comptes bancaires en espérant multiplier les autorisations de découvert est à proscrire, en raison d’un fort risque de dérapage. Ouvrir, en revanche, un compte dans une banque 100% en ligne et en faire son compte du quotidien peut être une bonne idée.

Elles sont en effet beaucoup plus souples en matière de découvert : intérêts débiteurs parmi les moins chères du marché, absence de commissions d’intervention… Des avantages qui ne sont toutefois pas à la portée de tous. Ces enseignes à distance, d’abord, imposent pour la plupart des conditions de revenus minimum pour ouvrir un compte. Elles sont ensuite généralement prudentes sur le montant des autorisations de découvert accordées aux nouveaux clients.

A consulter : le comparatif des offres des banques en ligne

Payer en chèque ou prendre une carte à débit différé

A l’âge de la carte bancaire et, bientôt, du paiement instantané, le chèque semble un poil dépassé. Il conserve toutefois un gros avantage : il permet très facilement de décaler un paiement dans le temps, en négociant un délai de dépôt avec le bénéficiaire, voire d’échelonner un paiement en réglant une dépense avec plusieurs chèques. Pratique, par exemple, pour régler des dépenses de loisirs souvent payables en une fois à l’inscription. Mais il est indispensable de bien noter les chèques en attente d'encaissement, et leurs dates convenues de passage, car les frais de rejets de chèques sont très élevés. Pas le droit à l'erreur là-dessus !

Même logique avec la carte à débit différé, qui permet de voir ses dépenses du mois débitées en une fois à date fixe, par exemple après le versement de votre salaire. Ce qui réduit mécaniquement le nombre de commissions d'intervention perçues par la banque en cas de découvert non-autorisé. Ce type de carte est de plus en plus accessible, avec un écart de prix réduit par rapport aux cartes à débit immédiat.

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Demander des délais et/ou des avances

Si le risque de dépassement du découvert autorisé est lié au passage d’une facture ou d’un règlement d’impôts, n’hésitez pas à contacter l’organisme concerné, qui pourra parfois accepter de décaler ou d’échelonner le paiement.

Autre solution de dernier recours pour éviter de tomber dans le rouge : demandez à votre employeur de vous avancer tout ou partie de votre paie. Il faut alors distinguer deux cas de figure : l’acompte sur salaire, c’est-à-dire le paiement en cours de mois de jours déjà travaillés, et l’avance sur salaire, c’est-à-dire le paiement par anticipation de votre salaire mensuel. L’acompte, dûment demandé par courrier, ne peut théoriquement pas vous être refusé. L’avance, en revanche, s’apparente à un crédit et dépendra entièrement de la bonne volonté de votre employeur.