Les banques françaises, qui avaient promis fin 2018 diverses mesures visant à limiter les frais bancaires, ont « globalement » tenu leurs engagements mais certains « établissements individuels » n'ont pas joué le jeu, a constaté vendredi Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances.

« J'ai donc pris la décision de demander à l'ACPR [le gendarme français de la finance, NDLR], avec la Banque de France, de rendre publics les noms de ces établissements individuels (...) dans les semaines qui viennent », a déclaré le ministre durant une conférence de presse. « Je ne veux pas que la mobilisation des banques françaises pour les publics fragiles soit discréditée par le comportement inacceptable de quelques établissements », a poursuivi le ministre, insistant sur le fait que dans l'ensemble, « les engagements des banques ont été tenus ».

Conséquence pour partie du mouvement des Gilets jaunes, le secteur bancaire français s'était engagé fin 2018 auprès de gouvernement à plafonner les frais d'incidents bancaires pour les clients bénéficiaires de l'offre spécifique - offre bancaire de base pour un maximum de trois euros mensuels - mais aussi pour les populations fragiles. Désormais, les détenteurs de l'offre spécifique ne peuvent pas être facturés plus de 20 euros par mois et 200 euros par an, et les personnes fragiles financièrement pas plus de 25 euros par mois et 250 euros par an.

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« 3,3 millions de clients » profitent du plafond mensuel de 25 euros

Les banques avaient également promis de promouvoir plus largement l'offre spécifique, l'ACPR comme les associations de consommateurs ayant relevé des insuffisances dans l'identification des clients fragiles, éligibles à cette offre bancaire de base. « Le plafond mensuel de 25 euros de frais d'incidents est appliqué à 3,3 millions de clients et a permis la diminution des frais pour un million de clients », s'est félicité Bruno Le Maire.

En outre, « 490 000 personnes bénéficient désormais de l'offre spécifique aux clientèles fragiles à la fin de l'année 2019, contre 381 000 fin 2017 », a poursuivi le ministre, tout en disant vouloir à travailler sur les points d'amélioration. Parmi les mesures envisagées, la mise en œuvre d'une « cellule l'alerte à la Banque de France » ou encore l'approfondissement de la définition de la notion de « publics fragiles ».