En déclin continu depuis plus de 10 ans, le Livret d’épargne populaire (LEP) retrouve quelques couleurs depuis le début de l’année 2019, selon l’Observatoire de l’épargne réglementée.

11,8 millions de LEP ouverts début 2009, 8,7 millions fin 2017 : la dernière décennie a été cruelle pour le LEP qui s’est installé petit à petit dans le rôle de parent pauvre de l’épargne réglementée. En cause dans ce déclin : les contraintes d’accès au produit, réservé aux contribuables payant peu d’impôts, et la concurrence du Livret A, accessible à tous sans conditions et disponible depuis 2009 dans toutes les banques.

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2018 a d’ailleurs encore été une année noire pour le Livret d’épargne populaire, comme le montre le récent rapport de l’Observatoire de l’épargne réglementée (OER) de la Banque de France. Contrairement au Livret A ou au LDD, le LEP n’a pas profité de la volonté d’épargner des Français. Ils ont une nouvelle fois retiré plus d’argent de leurs LEP qu’ils n’en ont déposé : 800 millions d’euros en moins, précisément, avec 260 000 comptes supplémentaires fermés. Et ce malgré un rendement imbattable actuellement pour un produit liquide et à capital garanti : 1,25% net.

Un léger rebond des ouvertures

Il se pourrait toutefois que cela change. Les pouvoirs publics ont en effet demandé aux banques de faire un effort de promotion du LEP. Objectif : le présenter comme une vraie alternative au Livret A, à l’heure où le rendement de ce dernier va être autorisé à descendre sous l’inflation. L’administration fiscale a également apporté sa pierre à l’édifice en envoyant en avril un courriel de rappel à 7 millions de bénéficiaires potentiels.

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Selon l’Observatoire de l’épargne réglementée, cet effort commencerait à porter ses fruits. « L’ensemble des actions menées ont généré une reprise des ouvertures de LEP, avec un niveau d’encours au premier trimestre 2019 supérieur à celui des trois dernières années », note le rapport 2018. Les sommes déposées sur ces nouveaux livrets ont en effet dépassé les 500 millions d’euros sur les 3 premiers mois de l’année, pour la première fois depuis longtemps. Dans le même temps, toutefois, les retraits liés aux fermetures de compte ont également connu un pic, à près de 1,5 milliard d’euros. La partie est donc encore loin d’être gagnée.