Plus d’un milliard d’euros : c’est le niveau de la décollecte enregistrée en avril 2019 par le Livret d’épargne populaire (LEP), selon les statistiques récemment mises à jour par la Banque de France.

Certes, avril est traditionnellement un mauvais mois pour le livret d’épargne : c’est à cette date que les banques soldent d’office les comptes pour lesquels aucun justificatif fiscal n'a été produit au cours de l’année précédente. Le LEP est en effet réservé aux contribuables dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas un plafond fixé par la loi (19 779 euros pour une part actuellement). L’ampleur de cette décollecte est toutefois plus importante que d’habitude : elle s’était limitée à 715 millions d’euros en 2018 et 537 millions en 2017.

Avec ce nouveau repli, le Livret d’épargne populaire retrouve peu ou prou son niveau d’il y a 20 ans : 41,5 milliards d’euros d’encours actuellement, contre 41,3 milliards fin 1999. Il poursuit ainsi un déclin entamé il y a une dizaine d’années, à la suite de la généralisation de la distribution du Livret A.

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Un rappel pour 7 millions de contribuables

Depuis plusieurs années, les pouvoirs publics tentent de relancer ce produit, en demandant notamment aux banques de le mettre plus en avant. Dernier exemple en date, l’administration fiscale a expédié fin avril un mail à 7 millions de foyers fiscaux éligibles. Sans succès pour l’instant. Pourtant, le LEP a l’avantage de rapporter un demi-point de plus que le Livret A - soit 1,25% net actuellement. Et à compter du 1er février 2020, date d’entrée en vigueur de la dernière réforme en date de l’épargne réglementée, son taux sera à l’abri de la hausse des prix, aligné au minimum sur le taux d’inflation.