Selon les chiffres publiés par l'Insee, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 0,6% en février par rapport à janvier. Sur un an, l'inflation a progressé de 1,3%, ce qui laisse entrevoir la possibilité d'une revalorisation du taux du Livret A.

D'après l'Insee, cette inflation est due principalement à « l'augmentation des prix des produits manufacturés, liée notamment à la fin des soldes d'hiver, et celle des prix des autres services au moment des vacances de février. » Le rebond pourrait donc n'être que ponctuel, et rien n'assure encore qu'il se confirmera au mois de mars.

Si c'est le cas toutefois, sa conséquence directe pourrait être une remontée du taux du Livret A, de 1,25% actuellement, à 1,50%.

L'inflation, un garde-fou

Pour fixer ce taux, le gouvernement doit, en théorie, s'appuyer sur l'évolution des taux des marchés monétaires Eonia (loyer de l'argent au jour le jour) et Euribor 3 mois (taux du marché interbancaire). Ces derniers sont certes quasi stabilisés depuis la fin du premier semestre 2009, mais restent au plus bas. A tel point que si ce seul critère était appliqué aujourd'hui, le Livret A afficherait une rentabilité nulle.

Mais il existe un garde-fou pour éviter cette extrémité : en effet, le taux du Livret A ne doit pas être inférieur au taux d'inflation (hors tabac) des douze derniers mois, augmenté d'un quart de point et arrondi au quart de point le plus proche. C'est ce second cas de figure qui pourrait justifier la revalorisation, si l'inflation annuelle se maintient au-dessus de la barre des 1,13%.

Un choix politique

Toutefois, si un arrêté a ouvert début 2009 deux nouvelles fenêtres de révision, au 15 avril et au 15 octobre de chaque année, le processus n'est pas automatique. Dans un premier temps, il appartiendra au gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, d'en faire la proposition, s'il estime « que la variation de l'inflation ou des marchés monétaires est très importante. » Dans un second temps, c'est Christine Lagarde, ministre de l'économie, qui devra trancher.

Il s'agira donc, au final, d'une décision politique : le gouvernement choisira-t-il de satisfaire les millions de petits épargnants et de contenir un risque de décollecte, ou de soutenir la consommation en ne favorisant pas cette épargne ? Réponse dans les prochains mois.