Vous avez des enfants ? Un parent en Ehpad ? Vous prenez votre voiture pour aller travailler ? Vous touchez des revenus de placement ? Vous donnez pour le Téléthon, à la Croix-Rouge ou aux Restos du cœur ? Vous cotisez à un syndicat ? Vous passez peut-être à côté d'un crédit d'impôt, d'une réduction ou autre abattement fiscal. Voici 7 avantages souvent oubliés, car il faut penser à les réclamer sur votre déclaration de revenus.

1 - Dons aux œuvres : plus d' 1 milliard d'euros non déclarés

Les dons aux organismes d'aide aux plus démunis ouvrent droit à 75% de réduction, et ceux d'intérêt général 66%.

Or, selon le réseau d'experts associatif Recherche & Solidarités, 1,3 milliard d'euros de dons aux associations effectués par chèque ou virement, « qui auraient pu être déclarés », ne l'ont pas été, en 2021. Et 1,1 milliard d'euros de dons n'ont eux pas été déclarés car ils prennent la forme d'arrondis à la caisse ou de dons par SMS.

Réduction d'impôt oubliée : 45 euros par foyer étourdi

En se limitant aux seuls foyers imposés, sur la base des près de 40 millions de foyers fiscaux, MoneyVox a estimé le nombre de foyers « oubliant » de profiter de cette réduction. Et leur « perte » fiscale. Résultat : sur la base des statistiques 2020 de la Direction générale des Finances publiques (DGFiP), plus de 12 millions foyers imposés seraient potentiellement étourdis en oubliant de réclamer cette réduction d'impôt. Ces foyers « étourdis » ratent chacun, en moyenne, 45 euros de réduction d'impôt !

Dons aux associations : ne confondez pas les dons dans votre déclaration ! Voici comment déclarer

2 - Nouveau barème kilométrique : simulation facile pour comparer

Vous prenez votre voiture pour aller au travail ? Au choix : option 1, vous vous simplifiez la déclaration fiscale en profitant de l'abattement forfaitaire de 10% pour frais professionnels, qui réduit donc automatiquement de 10% vos revenus et salaires retenus par le fisc. Option 2, vous choisissez la déduction des « frais réels » et déclarez les frais kilométriques, en vous basant sur le barème officiel. Un choix qui peut vous permettre d'économiser plusieurs centaines d'euros dès lors que vous faites un trajet régulier de plus de 15 km, par exemple.

Le barème des frais kilométriques 2023 a été revalorisé de 5,4%, et ce après un boost exceptionnel de 10% en 2022. Ce qui permet potentiellement à plus de travailleurs utilisant leur véhicule pour se rendre au travail de bénéficier de cet avantage. Vous pouvez tester le simulateur officiel du fisc « calcul des frais kilométriques » pour estimer l'impact du nouveau barème. Bonne nouvelle : si vous choisissez cette option à tort, le fisc corrige automatiquement en vous faisant rebasculer sur le forfait à 10%.

bareme kilométrique

Simulateur officiel des frais kilométriques

Passer aux frais réels, un bon plan avec la nouvelle hausse du barème kilométrique ?

Exemple. Vous travaillez à temps plein, avec 6 semaines de congés payés. Vous gagnez un peu plus de 2 000 euros par mois et vous faites 30 km par jour (15 allers, 15 retours, voiture de 4CV). Résultat : 189 euros d'impôt en moins en choisissant l'option frais réels dans ce cas.

Contribuable gagnant 25 000 euros par an habitant à 15 km en auto de son travail
Frais déductiblesImpôt dû en 2023Taux de prélèvement à la source
Forfait 10%2 500 €1 041 €4,2%
Frais réels3 676 €852 €3,4%

* Un aller-retour par jour de 30 km 230 jours par an (soit 6 900 km à l'année) avec voiture 4CV.

441 euros de rabais sur votre impôt... oubliés

441 euros d'économies d'impôt envolées, pour 22% des foyers : telle est l'estimation du « manque à économiser », fiscalement parlant, en oubliant de basculer sur les frais réels selon une étude réalisée par Climb, plateforme de gestion patrimoniale anciennement spécialisée sur les économies d'impôt (ex TacoTax). Climb estime à 22% le nombre de foyers fiscaux ayant intérêt à opter pour les frais réels sur la base d'une étude du prestataire RH SDworx. Et ces 22% de foyers loupent donc « un gain moyen de 441 euros par foyer », « ce qui représente environ 300 millions d'euros non réclamés chaque année », appuie Climb.

3 - Crédit d'impôt garde d'enfants : jusqu'à 6 ans !

Vous avez des enfants en bas âge ? S'ils fréquentent une crèche, ou sont gardés chez un assistant maternel, vous connaissez très probablement l'existence du crédit d'impôt pour frais de garde d'enfants : il permet de réduire la facture par deux. Et ce que vous soyez imposable ou non imposable, puisqu'il s'agit d'un crédit d'impôt et non d'une simple réduction.

Mais saviez-vous que ce crédit d'impôt est aussi valable pour les premières années de scolarisation des jeunes enfants ? En clair, pendant toute l'école maternelle, pour les frais de périscolaire ou de centre de loisirs. Pour en profiter, il est nécessaire de rassembler les factures, et de déclarer les montants dépensés.

683 euros de crédit d'impôt en moyenne

Selon les calculs de MoneyVox, environ 100 000 enfants scolarisés de moins de 6 ans et fréquentant le périscolaire ne sont pas déclarés au fisc.

En 2022, sur la base des revenus 2021, ce crédit d'impôt pour garde d'enfants était de 683 euros en moyenne. Pour 1,85 million de foyers bénéficiaires.

Or, nouveauté importante : en 2023, le plafond de réduction a été réhaussé de 2 300 à 3 500 euros de frais de garde. Pour un crédit maximum de 1 750 euros contre 1 150 euros l'an passé.

Ce crédit d'impôt que des milliers de parents oublient de réclamer

4 - Enfants au collège, au lycée, en université : réduction d'impôt !

Si vous avez un enfant au collège, vous avez le droit à 61 euros de réduction d'impôt. Un lycéen ? 153 euros, au titre des frais de scolarité. Un enfant en études supérieures ? 183 euros. Mais cette réduction, il faut la réclamer via la déclaration de revenus (lignes 7EA à 7EG).

Certes, c'est une réduction d'impôt, qui de fait ne peut profiter qu'à la moitié des Français, puisqu'un peu plus d'un foyer fiscal sur deux est non imposable.

107 euros de réduction perdus pour 4 millions de collégiens, lycéens et étudiants

Sur la base des dernières données disponibles, MoneyVox a sorti la calculette pour tenter d'estimer le nombre de contribuables oubliant de réclamer cet avantage et le « manque à économiser » sur la facture fiscale : 107 euros de réduction d'impôt perdus, en moyenne, pour plus de 4 millions d'enfants scolarisés « oubliés »...

Jusqu'à 1 174 euros perdus ! Ces 5 crédits et réductions d'impôt que vous oubliez de réclamer

5 - Intérêts de l'épargne : comment éviter la flat tax à 12,8%

Connaissez-vous la flat tax ? Prélèvement forfaitaire unique ou PFU, en français. Tous les revenus de l'épargne et du capital sont concernés par cette « flat tax » à 30% : 17,2% de cotisations sociales et 12,8% d'impôt sur le revenu. Tous ? Non. A l'exception notable des intérêts des livrets d'épargne réglementée, Livret A, LEP ou LDDS, qui sont totalement défiscalisés.

La réforme du prélèvement forfaitaire unique, en vigueur depuis 2018, favorise les revenus de l'épargne... mais il existe un effet pervers. Si vous êtes non imposable, cet impôt sur le revenu forfaitaire à 12,8% vous est tout de même ponctionné. Et il faut réclamer d'être imposé au barème de l'impôt sur le revenu, qui est de 0%, donc forcément plus avantageux, pour les ménages modestes. Et pour ce faire, il faut cocher la méconnue case 2OP sur la déclaration de revenus. Une démarche non automatique !

Plus de 50 euros de perdus pour 1,6 million de foyers en 2019... et maintenant ?

Une case inconnue ? Pas totalement. De moins en moins : 881 000 cases cochées en 2019 pour la mise en placede la flat tax, 1,27 million en 2020 et 1,55 million en 2021 selon la DGFiP, interrogée par MoneyVox. Mais cela reste très loin des 8 millions de foyers qui auraient eu intérêt à cocher en 2019, pour 7 euros de perte médiane... et 50 euros (ou plus) de perdus pour 1,6 million de foyers. Combien de perdants en 2022 ? La DGFiP ne communique plus cette statistique mais elle se compte encore probablement en millions.

Cette case méconnue qui vous prive d'une exonération, comme des millions d'épargnants

6 - Un parent en Ehpad ?

Toute personne hébergée en Ehpad, mais aussi en résidence autonomie (ex logement-foyer) a droit à une réduction d'impôt équivalente à 25% des dépenses avancées.

1 178 euros de réduction envolée ?

Plus de 2 000 euros par mois. Tel est le tarif médian pour les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Parmi les 730 000 personnes âgées prises en charge dans ces établissements et dans les résidences autonomie, seuls 450 000 foyers déclarent cette dépense au fisc...

Or, cette réduction d'impôt offre un gain fiscal moyen de 1 178 euros pour 230 000 foyers bénéficiaire de la réduction selon les données 2022 de la DGFiP (comme il s'agit d'une réduction et non d'un crédit, les foyers non imposables ne profitent pas de cet avantage fiscal).

Ce qui cloche avec l'actuel avantage fiscal Ehpad, de 2 500 euros maximum

7 - Cotisations syndicales : frais réels ou crédit d'impôt ?

Plus de 10% des salariés cotisent à une organisation syndicale, en France ! Parmi les 2,7 millions d'adhérents, certains optent pour les frais réels. Et intègrent leur cotisation syndicale dans cette déduction.

Pour les autres qui se contentent de l'abattement forfaitaire de 10% de frais professionnels, cette cotisation ouvre droit à un crédit d'impôt équivalent à 66% des sommes versées !

113 euros de crédit d'impôt oubliés

Selon nos calculs, 1,17 million de salariés syndiqués loupent ce crédit d'impôt, pour un avantage annuel moyen de 113 euros envolé !

Déclaration 2023 : date limite imminente !

Les dates limites s'échelonnent comme chaque année entre la fin mai et le début juin, selon votre département de résidence.

Dates limites 2023 - déclaration en ligne
DépartementsDate limite
1 à 19 et les foyers non-résidentsJeudi 25 mai, 23h59
20 à 54Jeudi 1er juin, 23h59
55 et au-delàJeudi 8 juin, 23h59

Source : DGFiP

Calculs MoneyVox : source DGFiP, statistiques publiés en avril 2023 sur les crédits et réductions 2022 sur la base des revenus 2021, à défaut les chiffres DGFiP sur la déclaration 2020 sur les revenus 2019 en open data (data.gouv.fr).