La suspension des loyers payés par les entreprises et les commerces mis à l’arrêt par la crise du coronavirus va directement affecter le rendement des SCPI. Dans quelle mesure ? Tout dépendra de l’ampleur et de la durée du choc économique.

La crise du coronavirus va-t-elle entamer l’engouement pour la pierre-papier ? L’an dernier, les SCPI sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ont capté 8,6 milliards d'euros d’épargne, un chiffre en hausse de 68% par rapport à 2018, qui doit beaucoup au rendement affiché par le placement : 4,4% en moyenne, une aubaine en période de taux bas, selon l’Aspim (Association française des Sociétés de Placement Immobilier), qui représente les acteurs du métier de la gestion des fonds immobiliers non côtés.

Ce rendement, toutefois, risque de souffrir fortement de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19. En effet, ces SCPI misent surtout sur l’immobilier de bureaux (63% des investissements en 2019) et les locaux commerciaux (12%). Des secteurs qui vont largement pâtir de l’arrêt brutal de l’activité économique pendant la période de confinement. A tel point que les pouvoirs publics ont annoncé que les entreprises affectées pourraient suspendre temporairement le paiement des loyers de leurs locaux.

La profession mobilisée pour « circonscrire » les impacts de la crise

Interrogée par Les Echos, Véronique Donnadieu, déléguée générale de l'Aspim, n’a pas caché « qu'il pourrait y avoir des impacts sur les loyers et sur la valeur des actifs selon la durée et l'ampleur de la crise ». A court terme, une baisse du rendement des parts ; à plus long terme, une baisse de la valeur de ces parts, si le prix des biens immobiliers devaient baisser. Ces impacts, toutefois, « [resteront] sans commune mesure avec ceux observés sur les marchés financiers », promet-elle.

En attendant d’y voir plus clair, l’Aspim a demandé à ses adhérents, dans un communiqué publié ce jeudi 19 mars, « d'aménager des reports et étalements de loyer, en cohérence avec les mesures du soutien mises en place par le gouvernement », afin d’aider les « TPE les plus exposées à faire face à la crise ». Elle a également rassuré les porteurs de parts sur l’engagement du secteur de la pierre-papier « à circonscrire les impacts éventuels de la crise avec une gestion toujours plus rigoureuse au service des véhicules dont ils sont propriétaires ».

Voir aussi un comparatif de SCPI