La pandémie de coronavirus provoquera un « coup d'arrêt puissant, massif, brutal à notre économie » et transformera « nos habitudes de vie », a prédit jeudi Edouard Philippe devant le Sénat.

« Nous sommes entrés dans une crise sanitaire jamais vue, jamais connue en France depuis un siècle et cette crise sanitaire va imposer un coup d'arrêt puissant, massif, brutal, à notre économie », a déclaré le Premier ministre lors d'une séance de questions au gouvernement en format restreint. « Nous savons quel impact et quelles conséquences dangereuses peuvent être associés à ce coup de frein massif », a-t-il ajouté estimant que « nous allons tous devoir, collectivement, faire un effort considérable pour permettre à notre pays de repartir ».

Cette épidémie engendrera aussi « une transformation puissante, massive et brutale à nos habitudes collectives de vie et elle fait courir le risque d'un impact puissant massif et brutal sur les structures collectives, pas simplement nationales, mais aussi européennes et internationales », a-t-il insisté.

Devoir de contrôle du Parlement

Edouard Philippe était notamment interpellé par le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau, qui l'interrogeait notamment sur « le décalage » entre les annonces de distribution de masques de protection et « le terrain ». « La défiance c'est un poison, la confiance c'est une arme. Il faut parler clair et vous le pouvez », a exhorté l'élu de Vendée. « La distribution de ces masques est effectivement difficile, je n'en disconviens pas », a admis en retour le Premier ministre.

Le Premier ministre, qui défendra dans la foulée devant le Sénat les projets de loi d'urgence présentés mercredi en Conseil des ministres, a par ailleurs répété avoir « besoin du contrôle du Parlement » au vu de l'ampleur de la crise. « Il est indispensable que le Parlement puisse contrôler en ayant le sens de l'État, avec vigilance, avec exigence, mais avec la volonté de permettre de trouver les solutions adaptées à la crise », a-t-il insisté.