Vous comptiez demander un crédit immobilier dans les prochains jours ? Si vous avez le temps, il est peut-être judicieux de décaler de quelques semaines votre rendez-vous avec votre banquier ou votre courtier, afin d’obtenir un meilleur taux..

La grande braderie est finie ! Les prêts immobiliers sont un peu plus onéreux et un peu plus difficiles à obtenir que les semaines passées. C’est le tableau qui se dessine à la lecture des derniers barèmes de taux transmis aux courtiers. Pour décembre, « on observe une nette augmentation des taux de l’ordre de 10 points de base [0,1% NDLR] pour quasiment toutes les catégories d’emprunteurs, y compris les meilleurs dossiers, qui voient progresser leurs taux de manière significative », relève ainsi Emprunt Direct. Plus mesuré, Meilleurtaux constate que ce mois-ci seules quelques banques ont réévalué leur barème, « avec des hausses de +0,05% », explique sa directrice de communication Maël Bernier.

1,25% sur 20 ans, nouveau standard

Et concrètement alors ? Selon Vousfinancer, pour décembre, les taux moyens hors assurance sont de 1,05% sur 15 ans, 1,25% sur 20 ans et 1,45% sur 25 ans. Moyennes similaires du côté de Meilleurtaux avec du 1,15% sur 15 ans, 1,30% sur 20 ans et 1,53% sur 25 ans. En revanche, Le-Partenaire table sur des barèmes certes rehaussés par rapport à novembre mais plus favorables : 0,94% sur 15 ans (contre 0,86% en novembre), du 1,11% sur 20 ans (1,02% le mois dernier) ou encore du 1,37% sur 25 ans (1,25% auparavant).

Cette remontada de fin d’année est habituelle… Les banques se rapprochant voire ayant déjà dépassé leur quota de production annuelle. « C’est traditionnel. On est début décembre, les vacances arrivent, les effectifs disponibles dans les banques vont diminuer. Du coup, elles freinent sur les nouveaux dossiers », souligne ainsi Maël Bernier.

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Un durcissement plus significatif en 2019 ?

Après une cuvée 2019 exceptionnelle, cet infléchissement est-il plus conséquent cette année ? Non, répond la porte-parole de Meilleurtaux : « On a connu des années où les restrictions étaient bien pires et se faisaient sentir dès novembre ». La perception est différente du côté des courtiers du réseau Vousfinancer. 95% d’entre eux estiment que les banques ont durci leurs conditions d’octroi essentiellement sur l’apport et les revenus. L’an dernier, à la même époque, ils étaient seulement 64% à faire ce constat.

« Après une année record, les délais de traitement restent longs et certaines banques augmentent leurs taux à la fois pour limiter l’afflux de dossiers, notamment des emprunteurs « non grata », mais aussi tenter de reconstituer leurs marges, analyse Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer. On assiste ainsi également à des hausses de frais de dossier qui peuvent atteindre désormais 1% du montant emprunté dans certaines banques ».

Pour freiner la production, les banques ont en effet plusieurs leviers. Outre les taux d’intérêt, elles peuvent aussi se montrer plus strictes sur le profil des emprunteurs à qui elles font crédit. C’est ce que beaucoup de courtiers observent actuellement. D’après Vousfinancer, sur les 3 derniers mois, plus d’un tiers des emprunteurs refusés gagnaient entre 25 000 euros et 48 000 euros par an, « un niveau permettant pourtant de devenir propriétaires dans certaines régions », assure le courtier. De même, concernant l’épargne, les deux tiers des dossiers qui n’ont pas obtenu de prêt avaient moins de 10 000 euros d’apport. Il y a quelques semaines les courtiers rapportaient que les banques accordaient aisément des crédits à 110% - sans apport – aux primo-accédants.

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