La fraude sur les cartes de paiement a légèrement augmenté l'an dernier, notamment lors des achats sur internet, selon le rapport annuel de l'Observatoire de la sécurité des cartes de paiement, publié mardi.

« Le taux de fraude s'établit pour l'année 2009 à 0,072% des transactions, ce qui représente un montant de 342 millions d'euros », a indiqué lors d'une conférence de presse Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France et président de l'Observatoire. En 2008, le taux était de 0,069% et la fraude représentait 320 millions d'euros.

« La confiance des utilisateurs des cartes est une question cruciale », a ajouté M. Noyer, dans un monde où celle-ci est de plus en plus utilisée. Ainsi, l'an dernier en France, il y a eu 8 milliards de transactions par cartes, et 90 millions de cartes sont en circulation. Dans le même temps, l'utilisation du chèque a continué à décliner.

C'est surtout dans les paiements à distance, sur internet, que la fraude est importante, avec un taux de 0,263% pour un montant de 82 millions d'euros (67 millions d'euros en 2008).

Alors que les paiements sur internet ne représentent que 7% des transactions nationales, ils « comptent désormais pour 57% du montant de la fraude ».

Code unique ou SMS

Pour lutter contre ce phénomène, l'Observatoire recommande aux banques et aux commerçants en ligne d'adopter des dispositifs d'authentification renforcée. Selon M. Noyer, d'ici la fin de l'année 2010, ces dispositifs devraient être proposés par toutes les banques aux clients et aux commerçants. Les commerçants sont souvent réticents à adopter de tels systèmes, car ils craignent que les clients préfèrent renoncer à leur achat, s'ils doivent s'authentifier de façon plus précise.

En revanche, les porteurs de cartes sont plus disposés à utiliser ce système d'authentification pour les achats sur des sites étrangers, où la fraude est plus importante.

Plusieurs systèmes sont possibles comme l'utilisation d'un code unique obtenu avec un lecteur de carte, ou l'envoi d'un message SMS par la banque du porteur.

En cas de fraude, les porteurs de carte ne doivent que très rarement en supporter les frais. « Seulement, lorsqu'ils ont perdu la carte avec le code d'accès », a indiqué M. Noyer. Dans les autres cas, soit 98% des cas, la fraude est supportée soit par la banque, soit par le commerçant.