Les banques françaises ont appelé mardi les futurs membres de la Commission européenne à garantir la capacité de financer les besoins futurs du continent, et à ne pas concurrencer leurs offres commerciales avec un euro numérique géré par la Banque centrale européenne (BCE).

« Ces priorités sont essentielles pour assurer la transformation durable de l'économie et pour ne pas rater - faute de financements européens suffisants - les révolutions industrielles que constituent les transitions numérique et écologique. Il en va de l'autonomie de l'Union européenne », a déclaré Maya Atig, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), dans un communiqué.

Ces revendications figurent dans un document regroupant les priorités définies par le lobby des banques françaises, qui seront présentées mercredi à Bruxelles, à l'approche des élections le 9 juin visant à renouveler la composition du Parlement européen pour la période 2024-2029.

Pour assurer le financement de l'économie, la FBF plaide pour que le projet d'euro numérique de la BCE soit « révisé afin de maintenir la capacité du secteur bancaire à financer l'économie ».

« Le plafond d'un portefeuille d'euro numérique devrait correspondre aux usages actuels du quotidien, soit 100 euros d'après les retraits moyens aux guichets automatiques », et « toute détention et transaction en euro numérique devrait passer par les applications bancaires existantes », juge-t-elle.

Pour accompagner l'explosion des paiements dématérialisés, et empêcher que cet engouement ne profite à des monnaies virtuelles privées, la BCE travaille sur l'émission d'un compte bancaire en euros numériques. Les banques commerciales s'inquiètent de voir les particuliers faire migrer leurs dépôts vers un compte en monnaie de banque centrale. De plus, un consortium réunissant 16 banques et acteurs du paiement développe déjà une solution de paiement aux cas d'usages très proches, baptisée European Payments Initiative (EPI).

Par ailleurs, pour faciliter les mouvements de capitaux et de liquidités, et que l'Europe devienne « un véritable marché unique compétitif », les banques françaises demandent de « revoir certaines règles relatives à la résolution des crises bancaires, en particulier le seuil d'application des exigences de fonds propres et de passifs éligibles au renflouement interne en cas de résolution bancaire ».