Les salariés du réseau Crédit Agricole étaient appelés à un débrayage de deux heures mercredi matin par le Sneca CFE-CGC pour obtenir une prime de partage de la valeur (PPV, ou « prime Macron »), un levier de négociation peu fréquent dans le secteur bancaire.

« C'est un très gros succès dans de nombreuses caisses », s'est félicité auprès de l'AFP le président du Syndicat national de l'entreprise Crédit Agricole (Sneca) CFE-CGC Samuel Mathieu, qui se présente comme le premier syndicat de la branche Crédit Agricole.

Selon lui, quelque 25 caisses régionales sur les 39 que compte le groupe ont suivi l'appel à la grève, pour un taux de participation qu'il estime à 30%. Contacté, un porte-parole du groupe évoque de son côté un peu plus de 6% de participation. Le syndicat demande une PPV de 3000 euros en parallèle des négociations annuelles obligatoires (NAO) qui se tiendront en janvier.

La plupart des salariés de banque ont obtenu ce type de prime, d'un montant de 3 000 euros par exemple chez Crédit Mutuel Alliance fédérale ou de de 1000 euros chez BNP Paribas pour les collaborateurs percevant une rémunération globale annuelle inférieure à 100 000 euros.

Les salariés de l'entité de tête du Crédit Agricole SA ont aussi obtenu une telle prime, de 500 euros, sous certaines conditions de revenu. Avec 74 000 salariés, la branche Crédit Agricole est le premier contingent du groupe bancaire en termes d'effectif : elle regroupe les 39 caisses régionales et plusieurs entités dédiées à l'informatique et à la formation.

Votre prime Macron va-t-elle vous priver d'une hausse de salaire ?

L'entité cotée, Crédit Agricole SA, n'était pas concernée par l'appel à la grève mercredi. Les négociations au sein de ces différents métiers (banque d'investissement, Amundi, LCL...) suivent leurs cours. Le recours au débrayage, même pour quelques heures, n'est pas anodin pour ce secteur peu habitué aux piquets de grève.

Les négociations salariales tendues avec les directions ont néanmoins poussé certains syndicats à franchir le pas cet automne. L'intersyndicale de BNP Paribas avait appelé les salariés à faire grève le 13 octobre. Une dizaine de jours plus tard, les parties se quittaient sur un constat de désaccord aboutissant à une non signature par les syndicats des propositions faites par la direction.

La colère a également grondé chez les salariés des fonctions sièges de BPCE, la « communauté BPCE », hors réseaux Banque populaire et Caisse d'épargne, qui réalisent chacun leurs NAO. Les syndicats avaient appelé à une grève de 55 minutes le 21 novembre.