L'Autorité des marchés financiers (AMF) a noté lundi des pratiques « problématiques » de la part des banques dans la présentation de leurs produits financiers pour les particuliers, notamment sur la question de la tolérance au risque.

Quelques pratiques « parfois non conformes à la réglementation sont problématiques », affirme dans un communiqué le gendarme des marchés financiers, également chargé de la protection des épargnants.

L'AMF a réalisé plus de 200 « visites mystères » dans des agences bancaires entre juin et octobre 2022, se faisant passer pour une personne « d'une quarantaine d'années » en recherche « d'un conseil en investissement à la suite d'une donation pouvant aller jusqu'à 50 000 euros » et à un horizon de placement de 10 ans. En fonction des scénarios, l'épargnant pouvait être plus ou moins prêt à prendre des risques.

L'information sur les frais bancaires donnée une fois sur deux

Mais la « question sur la tolérance au risque n'est posée qu'une fois sur deux » relève l'enquête, la même proportion que celle avec laquelle est donnée « l'information sur les frais bancaires. » Pire, « le rapport d'adéquation », qui est une synthèse à remettre obligatoirement pour résumer les conseils donnés et expliquer pourquoi la recommandation formulée est adaptée à la situation spécifique du client, « n'a été fourni que dans 8% des cas aux risquophiles et 11% aux risquophobes », affirme aussi l'enquête.

Le rapport note toutefois « dans l'ensemble » l'amélioration de « la prise en compte des obligations » issues du règlement européen MIF 2. Ce règlement « impose aux prestataires de services d'investissement de recueillir des informations auprès de leurs clients concernant leurs connaissances et expérience, leur situation financière, leur capacité à subir des pertes, leurs objectifs d'investissement et leur tolérance au risque », précise l'AMF.

Les questions sur les préférences en matière de durabilité, obligatoire depuis août 2022, « ont commencé à être évoquées, de manière assez générale. »