Les 2 principales banques commerciales françaises, BNP Paribas et Société Générale, ont enregistré, en 2021, une forte hausse du nombre de leurs salariés dépassant le million d'euros de revenus annuels.

111 chez Société Générale, 292 chez BNP Paribas : il faut remonter au milieu des années 2010 pour trouver autant de salariés dépassant le million d'euros de revenus dans les deux groupes bancaires. Ces chiffres ont fortement augmenté par rapport à 2021, rapporte le quotidien Les Echos. Le nombre de banquiers millionnaires a doublé, notamment, à la Société Générale (44 en 2020), dont le directeur général, Frédéric Oudéa, a vu sa rémunération annuelle progresser de 34%, à 3 millions d'euros.

Qui est concerné, outre les hauts cadres dirigeants ? Certainement pas, évidemment, votre conseiller dans l'agence du coin de la rue. Ces niveaux de rémunération sont destinés aux salariés « preneurs de risque », ceux qui investissent sur les marchés. La plupart exercent à l'étranger, dans les principales places financières mondiales : seuls 48 à la Société Générale et 58 chez BNP Paribas sont basés en France.

31 milliards d'euros de bénéfices

En 2021, ils ont profité de l'excellente année réussie par leurs employeurs. Les 5 principaux groupes bancaires français — outre BNP Paribas et Société Générale, Crédit Agricole, Crédit Mutuel et BPCE — ont affiché en cumulé plus de 31 milliards d'euros de bénéfices. L'enveloppe des bonus versés par la Société Générale et BNP Paribas n'a ainsi jamais été aussi élevée : 197,3 millions d'euros pour la première, à partager entre 569 salariés ; 549,6 millions pour la seconde, pour 1 214 personnes.

Ces résultats historiques pour les hauts dirigeants et les traders des deux banques françaises interviennent dans un contexte financier beaucoup moins favorable que l'an dernier. La Société Générale, particulièrement exposée aux bouleversements en cours à l'est de l'Europe, a déjà annoncé un impact négatif de 3,1 milliards d'euros sur ses comptes, à la suite de son retrait du marché russe.