La Commission européenne a annoncé mardi l'ouverture de plusieurs enquêtes contre le géant américain Apple qu'elle soupçonne de pratiques anticoncurrentielles dans différents domaines, et notamment Apple Pay.

Dans un communiqué diffusé mardi, la Commission européenne indique avoir ouvert une enquête sur Apple Pay, le service de paiement mobile lancé en 2014 par la firme à la pomme. Elle porte notamment sur les modalités imposées par Apple pour l'intégration d'Apple Pay dans les applications commerciales et les sites web commerciaux sur les iPhones et les iPads, ainsi que « sur la limitation instaurée par Apple de l'accès à la fonctionnalité de communication en champ proche (Near Field Communication, NFC) dite « tap and go » sur les iPhones pour les paiements en magasin [et] sur des refus allégués d'accès à Apple Pay », explique le communiqué..

« L'acceptation des solutions de paiement mobile s'accroît rapidement parmi les utilisateurs d'appareils mobiles, car elles facilitent les paiements tant en ligne que dans les magasins physiques. Cette croissance est accélérée par la crise du coronavirus, avec une augmentation des paiements en ligne et des paiements sans contact en magasin. Il apparaît qu'Apple fixe les conditions de l'utilisation d'Apple Pay dans les applications et sur les sites web des commerçants. Elle réserve également la fonctionnalité « tap and go » des iPhones à Apple Pay. Il est important que les mesures prises par Apple ne privent pas les consommateurs des avantages qu'offrent les nouvelles technologies de paiement, notamment en matière de choix, de qualité, d'innovation et de prix compétitifs. J'ai donc décidé d'examiner de près les pratiques d'Apple concernant Apple Pay et leur incidence sur la concurrence », explique Margrethe Vestager, la commissaire chargée de la politique de concurrence.

Autre plainte sur le marché de la musique en ligne

De concert, la Commission a également ouvert une autre enquête suite à une plainte du suédois Spotify, qui accuse Apple d'abuser de sa position dominante sur le marché de la musique en ligne. Bruxelles mentionne également la plainte d'un distributeur de livres électroniques/livres audio, mécontent des règles des applications de l'App Store. L'exécutif européen ne nomme toutefois pas cette entreprise qui, selon le quotidien britannique Financial Times, serait Kobo, filiale de livres électroniques du japonais Rakuten.

Le géant américain a aussitôt réagi dans un communiqué : « Il est décevant que la Commission européenne avance des plaintes infondées de la part d'une poignée d'entreprises qui veulent simplement profiter de la situation sans payer, ni jouer selon les mêmes règles que le reste du monde ». « Nous ne pensons pas que ce soit juste - nous voulons maintenir des conditions de concurrence équitables, où toute personne déterminée et ayant une idée prometteuse peut prospérer », a-t-il ajouté.

Le géant californien de l'électronique et des technologies n'en est pas à son premier différend avec la Commission européenne. A l'été 2016, il avait été contraint par l'exécutif européen de rembourser à l'Irlande 13 milliards d'euros d'avantages fiscaux jugés indus. Il a attaqué cette décision devant la Cour européenne de justice, qui n'a pas encore tranché.