Le vaste programme de rachats d'actifs de la Banque centrale européenne, arrêté fin décembre, « fait désormais partie de la boîte à outils » de l'institution et pourra être réactivé, a indiqué jeudi le président de la BCE Mario Draghi.

Cet arsenal historique baptisé « QE » est « permanent » et « peut être considéré comme potentiellement utilisable » en fonction des « circonstances », a déclaré Mario Draghi à la presse, signe de la marge de manœuvre qu'entend garder l'institution en cas de dégradation économique. Le banquier italien s'est félicité de la décision mardi de la Cour de justice européenne, qui a validé les rachats de dette en estimant qu'ils entraient dans le mandat de la BCE, un point contesté par plusieurs requérants allemands. « C'est un arrêt très important dans l'histoire de la BCE », a insisté Mario Draghi.

Une politique lancée en 2015

Lancé en mars 2015 pour soutenir l'activité et les prix, « l'assouplissement quantitatif » ou « QE » a permis de déverser 2 600 milliards d'euros sur les marchés de la dette. Après un pic de 80 milliards d'euros par mois jusqu'en avril 2017, ces rachats ont ensuite progressivement ralenti et ne représentent plus que 15 milliards d'euros par mois depuis octobre. Si la BCE a entériné jeudi l'arrêt fin décembre des achats de nouvelles obligations publiques et privées, elle continuera « pour une période prolongée » à réinvestir les titres arrivés à échéance.