La Banque centrale européenne (BCE) a acté jeudi l'arrêt en fin d'année de son programme historique de rachats nets d'actifs, appelé « quantitative easing » (QE), lancé début 2015 pour stimuler l'économie, tandis que les taux ont été maintenus au plus bas.

Comme annoncé en juin, les rachats nets de dette publique et privée, le fameux « QE », s'arrêteront à la fin décembre. Ils ne représentaient déjà plus que 15 milliards d'euros par mois depuis octobre. L'institution se sépare ainsi d'un outil phare de son arsenal anti-crise qui a sans doute évité une déflation à la zone euro et une récession de grande ampleur, à un moment où elle commençait à peine à se remettre de la crise de la dette. Dans le cadre du QE, la BCE aura injecté à fin décembre la somme faramineuse de 2.600 milliards d'euros sur le marché.

La banque centrale restera toutefois active sur le marché après la fin 2018 car elle va renouveler les titres arrivant à échéance « pendant une période prolongée au-delà de la première hausse de taux », a-t-elle précisé jeudi. Le stock des obligations d'Etat et d'entreprises sera maintenu pour éviter un durcissement trop précoce des conditions financières, ce qui pourrait mettre en danger la reprise.

Les taux directeurs toujours à 0%

Comme prévu, le principal taux de refinancement a par ailleurs été conservé jeudi à zéro et les banques vont continuer à payer un intérêt négatif de 0,40% sur leurs dépôts excédentaires, selon le traditionnel communiqué de l'institution. La BCE entend maintenir ses taux directeurs au même niveau « au moins jusqu'à l'été 2019 », une échéance qui devrait être progressivement précisée l'an prochain.

Le suspense demeure donc sur le moment où l'institution relèvera ses taux pour la première fois depuis 2011, alors que ce calendrier divise les membres de son conseil des gouverneurs. Compte tenu des nuages qui s'accumulent pour la croissance en zone euro, les observateurs anticipent désormais un premier relèvement à compter de 2020, soit après la fin en octobre 2019 du mandat du président de la BCE Mario Draghi.