Le parquet de Paris a ouvert, vendredi 24 octobre, une enquête préliminaire sur la perte de 751 millions d’euros subies par la Caisse d’Épargne qui a parallèlement déposé plainte contre X pour « abus de confiance ». La justice va désormais tenter d’établir précisément les responsabilités pénales alors que la commission bancaire dans un rapport préliminaire a révélé l’existence de « graves lacunes dans le système de contrôle », selon la Ministre de l’économie, Christine Lagarde.

Après l’ouverture vendredi 24 octobre d’une enquête préliminaire sur les 751 millions d’euros de perte par le parquet de Paris, les policiers de la brigade financière se sont fait remettre lundi 27 octobre des documents au siège parisien de la Caisse d’Épargne. Il s’agit « de déterminer le mécanisme qui a conduit à cette perte et à rechercher d’éventuelles responsabilités pénales », explique le parquet.

La banque a dans le même temps déposé plainte contre X pour « abus de confiance », vendredi 24. Une enquête interne a en effet révélé, d’après un communiqué de la Caisse d’Épargne, « des éléments troublants » pouvant « revêtir à l’évidence une qualification pénale, entre autre d’abus de confiance ».

Le même jour, Christine Lagarde a annoncé que la commission bancaire, autorité de contrôle des banques, lui avait remis un rapport d’étape. La Ministre y a constaté « de graves lacunes dans le système de contrôle ». Samedi 25, elle a déclaré qu’elle ne serait pas étonnée, au vu de ce document, que l’établissement fasse l’objet de « sanctions administratives d’ordre pécuniaires », décidées par la commission bancaire. Cette commission rendra néanmoins un rapport final d’enquête dans quelques mois.

Ces pertes ont déjà entraîné le 19 octobre les démissions de Charles Milhaud, président du directoire de la Caisse d’Épargne, de Nicolas Mérindol, directeur général, et de Julien Carmona, responsable des finances et des risques. Ce que François Fillon avait jugé « normal », estimant que « les exécutants » ne devaient pas être les seuls « à payer les fautes commises ». « Quand on a de grandes responsabilités, on doit les assumer. », a-t-il ajouté.

Entre la mi-septembre et la mi-octobre, des opérations boursières, menées en interne par des traders, ont causé en plein krach financier la perte de 751 millions d’euros pour la Caisse d’Épargne. L’affaire avait été rendue publique le 17 octobre.