Le nouveau gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, entré en fonction dimanche, assure dans un entretien aux Echos daté de mardi qu'il exercera son mandat « en homme libre » et en toute « indépendance ».

« J'exercerai ma mission en homme libre, et en homme droit. La valeur cardinale d'un gouverneur, c'est l'indépendance », promet l'ancien cadre dirigeant de BNP Paribas, dont la nomination avait suscité durant l'été une polémique concernant un risque de conflit d'intérêts lié à son ancienne fonction.

« J'ai pris des engagements précis devant les parlementaires, qui ont confirmé ma nomination à plus de 80% et de façon transpartisane », rappelle François Villeroy de Galhau, choisi pour succéder à Christian Noyer à la tête de la prestigieuse institution. « Mes racines et mes valeurs sont celles du service public. Mais avoir travaillé en entreprise, ce qui est d'ailleurs courant à l'étranger, m'apporte une connaissance de la réalité de terrain, y compris des PME », ajoute-t-il.

Ancien directeur de cabinet de DSK

Ancien conseiller de Pierre Bérégovoy à Bercy puis à Matignon, puis directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn et de Christian Sautter à Bercy, de 1997 à 2000, François Villeroy de Galhau a travaillé ces douze dernières années pour la banque BNP Paribas, dont il est devenu le directeur général délégué en 2011.

Il avait démissionné en mai de cette fonction pour mener une mission gouvernementale sur le financement de l'investissement en France et en Europe, interprétée comme une manière de désamorcer les critiques concernant un éventuel conflit d'intérêts en vue de son arrivée à la Banque de France.

S'appuyant sur les travaux réalisés au cours de cette mission, François Villeroy de Galhau assure vouloir favoriser, dans le cadre de ses nouvelles fonctions, « une meilleure utilisation des flux privés dans la zone euro », pour soutenir la croissance en France et dans la zone euro.

Lever les freins à la bonne circulation de l'épargne

En Europe, « l'épargne est abondante, mais elle n'est pas assez affectée aux investissements productifs et à l'innovation », souligne le gouverneur, pour qui « la croissance repart, mais pas assez ».

« Il faut achever le volet sur la résolution des crises - autrement dit les procédures en cas de difficultés des banques, et poursuivre la levée des freins à la bonne circulation de l'épargne à l'intérieur des groupes bancaires européens », poursuit ainsi l'ex-directeur de cabinet de DSK, qui insiste sur « les progrès considérables accomplis au niveau européen pour renforcer la régulation du secteur bancaire ».