Des militants altermondialistes ont pénétré lundi dans les locaux de l'agence bancaire HSBC à Bayonne (Pyrénées-Atlantique) et ont « saisi » trois chaises par « solidarité » avec Hervé Falciani, ex-informaticien d'HSBC jugé en Suisse pour espionnage économique.

Une vingtaine de membres des mouvements Bizi (« Vivre » en langue basque ) et de ANV-COP 21 (Action Non-Violente COP 21) ont participé à l'opération qui s'est déroulée sans incident aux alentours de 10h30, dans une rue commerçante de Bayonne, a constaté une journaliste de l'AFP. Des militants de Bizi avait déjà mené une action similaire dans l'agence HSBC en février pour dénoncer symboliquement « le rôle joué par cette banque dans l'organisation de l'évasion fiscale en France ». Une plainte avait été déposée.

« Pas les lanceurs d'alerte qu'il faut juger »

« C'est une action symbolique en solidarité avec Hervé Falciani dont le procès s'ouvre aujourd'hui en Suisse », a indiqué à l'AFP Jon Palais, membre de Bizi devant HSBC. « Ce ne sont pas les lanceurs d'alerte qu'il faut juger, c'est HSBC », ont ajouté des participants. Les militants, revêtus de gilets fluo, ont emporté trois chaises sans préciser leur destination, mais en indiquant qu'elles devraient réapparaître le 6 décembre à Paris, en pleine COP 21.

La banque HSBC s'est retrouvée début février au cœur d'un vaste scandale financier, après qu'une investigation internationale de plusieurs médias l'a accusée d'avoir fait transiter quelque 180 milliards d'euros de riches clients entre novembre 2006 et mars 2007 sur des comptes en Suisse, afin de leur éviter d'avoir à payer des impôts dans leurs pays respectifs.

Ces journaux avaient étudié pendant des mois les données volées en 2007 par Hervé Falciani, qui leur avaient été transmises par un informateur sur une clé USB. L'informaticien est accusé par la justice suisse d'espionnage économique, de vol de données et de violation du secret commercial et bancaire. Son procès s'est ouvert en son absence lundi à Bellinzone (canton du Tessin) devant le Tribunal pénal fédéral (TPF).