Quelque 200 personnes ont manifesté vendredi, en marge de la COP21, devant le siège social de la BNP Paribas afin d'appeler la banque française à cesser de pratiquer l'évasion fiscale, au motif qu'elle entrave la transition climatique, a constaté l'AFP.

Les protestataires, symboliquement regroupés derrière un cordon de sécurité siglé « Zone d'évasion fiscale », ont noué une pancarte « Banque fermée pour cause d'évasion fiscale » aux grilles closes de l'édifice. Certains, arborant crocodiles et autres palmiers gonflables, ont également demandé la « cessation d'activité » de BNP Paris aux îles Caïman.

« La BNP est un des sponsors de la COP21. Ils ont mis 250.000 euros pour faire du greenwashing. Mais en même temps, c'est une des banques qui fait le plus d'évasion fiscale », a déploré Maxime Combes, un porte-parole d'Attac, qui co-organisait l'évènement.

« 4e banque investissant dans les énergies fossiles »

Or, l'argent « soustrait aux impôts publics » est le même qui « manque pour la lutte contre le dérèglement climatique », a poursuivi cet économiste, pour qui 20.000 milliards de dollars sont actuellement cachés dans les paradis fiscaux.

« La BNP est la quatrième banque investissant dans les énergies fossiles au monde », soit plus de 50 milliards d'euros entre 2009 et 2014, dont près de la moitié dans le charbon, « une énergie du passé », a dénoncé Malika Beyraud, porte-parole des Amis de la terre, autre organisateur du happening. Contactée par l'AFP, la banque n'a pour l'instant pas fait de commentaire.

BNP Paribas se défend

« Ils nous reprochent notre présence aux îles Caïman. Or, elles ne sont pas considérées comme un paradis fiscal, elles ne font pas partie de la liste de l'OCDE », a réagi une porte-parole de la BNP. La banque a assuré avoir reçu les ONG « la semaine dernière » et qu'elle entretient avec elles un « dialogue nourri et continu ».

La banque avait sept filiales aux Caïman en 2013 et « n'en aura plus que quatre à la fin de l'année », selon la porte-parole. La porte-parole a rappelé que BNP Paribas avait annoncé son intention de ne plus financer l'extraction de charbon et de doubler ses financements en faveur des énergies renouvelables à l'horizon 2020 (à 15 milliards d'euros), engagements pris dans le cadre de la COP21.