Le directeur général de la Société Générale, Frédéric Oudéa, a estimé ce mardi que l'article du site Mediapart sur l'affaire Kerviel n'apportait « aucun fait nouveau ». Il a par ailleurs évoqué une « instrumentalisation » du dossier.

« Ce n'est évidemment pas un coincidence, cette année encore l'Assemblée générale est utilisée par certains comme une caisse de résonance », a déclaré Frédéric Oudéa au cours de cette réunion annuelle des actionnaires à Paris. Frédéric Oudéa était le PDG de la banque jusqu'à la veille de l'assemblée générale où la direction a été scindée avec l'arrivée de Lorenzo Bini Smaghi à la présidence du groupe. Il conserve la direction générale.

« Nous sommes lucides sur l'instrumentalisation qui est faite par certains de cette affaire, si douloureuse pour vous, nos actionnaires, pour nos clients, notre banque, nos salariés, et nous savons que ces offensives médiatiques peuvent se poursuivre y compris dans des formes outrancières, et parfois, peu respectueuses de la crédibilité de nos institutions », a-t-il poursuivi.

« Violation du secret de l'instruction »

« Ce week-end, donc, un site d'info a publié un texte mettant en cause la Société générale et moi-même au passage pour la première fois et de façon totalement farfelue et fantaisiste, sur la base d'une information dont nous ne disposons pas, cette diffusion d'informations pouvant relever, le cas échéant, de la violation du secret de l'instruction », a déclaré le patron de la banque.

Frédéric Oudéa a ensuite rappelé la procédure de justice qui s'est déroulée au cours des sept dernières années, avant de citer une partie des conclusions de l'enquête de la commandante de police Nathalie Le Roy en 2008, qui concluait à l'époque à une dissimulation de la part de Jérôme Kerviel.

« Pas d'affaire pénale de la Société Générale »

« Il n'y a pas d'affaire pénale de la Société Générale, dans l'information parue depuis deux jours, aucun fait nouveau n'est apparu, seulement l'exploitation médiatique d'une audition dont personne ne connaît le contenu, sinon le juge », a-t-il affirmé.

Les dirigeants de la Société Générale étaient au courant des agissements de Jérôme Kerviel, affirme Mediapart, citant Nathalie Le Roy, qui avait été chargée de l'enquête, un témoignage qui apporte un éclairage nouveau et a amené l'avocat de l'ancien trader à demander l'annulation de sa condamnation. Ces nouveaux éléments ont émergé dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en juin 2014 pour « escroquerie au jugement », « faux » et « usage de faux », à la suite d'une plainte de l'ancien trader.