La Banque de France a vu son bénéfice net reculer de 15% en 2014, à 2,06 milliards d'euros, en raison de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) ainsi que de celle des volumes de refinancement.

Le résultat ordinaire avant impôts s'est établi à 4,8 milliards d'euros l'année dernière, contre 6,1 milliards d'euros en 2013, et le produit net bancaire a atteint 7,01 milliards d'euros, en baisse de 16%.

« Cette évolution résulte pour l'essentiel des décisions de politique monétaire prises au cours de l'année »,notamment la baisse des taux directeurs de la BCE, mais aussi de « l'efficacité de nos indications prospectives qui ont conduit les banques commerciales à réduire leurs besoins de liquidités de précaution », indique l'institution dans un communiqué mardi. « Cet effet montre la grande crédibilité de notre politique monétaire qui a permis d'améliorer le fonctionnement du marché interbancaire », s'est félicité Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, lors d'une conférence de presse.

18 milliards d'actifs achetés

En 2014, les banques commerciales ont ainsi remboursé par anticipation les prêts de long terme dont elles avaient bénéficié en 2011 et 2012, un mouvement qui n'a été que partiellement compensé par une hausse de 5,6% en moyenne annuelle de la circulation fiduciaire. « Il faudra attendre que les achats du vaste programme d'assouplissement quantitatif lancé en janvier 2015 se cumulent pour que l'encours des opérations de politique monétaire reparte à la hausse », a estimé M. Noyer. « A ce jour, la Banque de France a acheté 18 milliards d'euros d'actifs dans le cadre de ce programme », dont 11 milliards d'obligations sécurisées (covered bonds) depuis octobre et 5,7 milliards de titres français depuis le 9 mars, a précisé M. Noyer.

Le gouverneur a précisé que ces titres serait traités comptablement de façon à ce qu'il n'y ait pas de pertes sur les résultats, mais il n'a pas donné de détails sur les vendeurs. La Banque de France précise que les premiers achats de titres liés à l'assouplissement quantitatif (QE) n'ont pas eu d'impact significatif sur l'exercice 2014 car ils ont été initiés au dernier trimestre.

Provisions renforcées de 590 millions

L'an dernier, la Banque de France a également renforcé ses provisions pour risques généraux de 590 millions d'euros « afin de se prémunir contre les risques qui restent élevés », portant le montant total de ce Fonds à 7,5 milliards d'euros. Ce Fonds est utilisable pour faire face à tout risque, hors risque de change couverts par ailleurs, tels que le défaut de contreparties bancaires ou d'émetteurs de titres.

L'institution a vu son impôt sur les sociétés s'établir à 2,15 milliards d'euros, soit légèrement moins que l'année précédente.

L'évaluation des actifs des banques françaises (AQR) menée l'an dernier a coûté 54 millions d'euros. Hormis cette dépense exceptionnelle, les charges d'exploitation ont baissé de 2% (à 2,15 milliards) tout comme les effectifs de l'institution (-2% à 12.480 agents). La Banque de France vise une diminution de 20% de ses effectifs à horizon 2020 dans le cadre de son plan de transformation qui prévoit aussi la réduction de son réseau. Fin 2014, elle comptait ainsi 128 succursales contre 211 en 2033, et 57 caisses institutionnelles contre 131 en 2003. « Vous constaterez, chiffres en mains, que nous savons mener les réformes structurelles qui permettent de réduire nos coûts tout en assurant pleinement nos missions », s'est réjouit M. Noyer.