BNP Paribas est, pour la deuxième année consécutive, en tête du classement annuel des banques conseil en fusions et acquisitions en France en 2014, année très fructueuse en opérations, selon une étude du bimestriel Fusions et Acquisitions Magazine.

La banque française arrive en tête en montant d'opérations avec 63 milliards pour 58 opérations, souligne le magazine. L'an passé, elle occupait déjà la première place avec 52 opérations et 21 milliards d'euros.

Elle est suivie sur la deuxième marche du podium par la banque d'affaires franco-américaine Lazard, lauréate 2012, mais qui était retombée à la 11e place en 2013. Lazard a comptabilisé 40 opérations et 41 milliards d'euros en 2014, suivi par Rothschild, qui conserve sa troisième place avec 95 opérations pour 38 milliards.

Du côté des autres banques françaises, la Société Générale a participé à 41 opérations pour un montant de 27 milliards d'euros et recule de 5 places en 12e position. Le Crédit Agricole reste à la 9e place, comme en 2013. La banque enregistre 38 opérations pour un montant de 32 milliards.

2014, un excellent cru

Après une année 2013 de faible activité, l'année 2014 s'est révélée un cru exceptionnel sur le front des fusions et acquisitions en France. « L'année 2014 a confirmé le fort rebond amorcé au second semestre 2013 sur le marché des fusions-acquisitions », note Catherine Soubie de Barclays Investment Bank. « En particulier, l'Europe a enregistré un 1er semestre 2014 exceptionnel avec les volumes de transactions les plus élevés observés sur un semestre depuis 2007, même si la seconde moitié de l'année a été un peu moins active », ajoute-t-elle.

« Le marché français s'est montré particulièrement dynamique, soutenu par plusieurs opérations stratégiques industrielles d'envergure, et a ainsi représenté plus de 20% du montant des transactions en Europe, un niveau inégalé depuis plus de 7 ans », poursuit Catherine Soubie. « En termes de secteurs, l'énergie, les télécommunications ou le secteur manufacturier ont été très actifs en 2014 et cette tendance devrait se poursuivre », précise Thierry Varène chez BNP Paribas.

« Les coûts de financement historiquement bas, la bonne tenue des cours de Bourse et la bien moindre volatilité macroéconomique ont créé un environnement porteur pour envisager de nouvelles opérations ou réaliser des opérations qui ne pouvaient se concrétiser dans un contexte plus difficile », analyse quant à lui Alban de la Sablière, directeur général de Morgan Stanley.

« Le marché actions très porteur et l'attractivité des différentes sources de financement ont largement contribué à ce regain d'appétit pour les opérations d'envergure et ont encouragé les prises de décision. A noter aussi que les cours de bourse ont généralement bien réagi à ces acquisitions », commente de son côté Xavier Bindel, directeur du conseil en fusions et acquisitions chez J.P. Morgan France.

Selon le recensement de l'étude, la plus grosse opération de fusion-acquisition en 2014 a été réalisée par Altice (Numericable), qui s'est offert l'opérateur de télécommunications SFR pour un montant de 17 milliards d'euros. La deuxième opération a été le rachat par le leader mondial des cosmétiques L'Oréal de 8% de son capital détenu par son grand partenaire suisse Nestlé, pour un total de 6,5 milliards d'euros.

Le classement établi par le bimestriel recense toutes les opérations impliquant au moins un acquéreur, une société reprise ou un vendeur français. Lorsqu'une opération est co-conseillée par plusieurs banques, chacune est créditée du montant total de la transaction, sauf lorsque la banque conseille seulement une partie de la transaction ou un vendeur minoritaire.