Le Crédit Agricole a déposé mercredi un référé pour obtenir l'évacuation d'une agence de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) occupée depuis mardi par des salariés de Continentale Nutrition, placée en redressement judiciaire, a-t-on appris auprès de la banque.

La banque a déposé « un référé devant le tribunal de grande instance de Boulogne-sur-mer pour obtenir l'évacuation des locaux », a indiqué à l'AFP une porte-parole du Crédit Agricole Nord de France.

Les salariés, dont une vingtaine ont passé la nuit dans l'agence, souhaitent que la Sodica, premier actionnaire de Continentale Nutrition et filiale du Crédit Agricole, contribue à hauteur de huit millions d'euros à un tour de table qui permettrait de redresser la société. « Ils sont toujours dans le local distributeurs de l'agence de Boulogne ville », a indiqué en milieu d'après-midi la porte-parole de la banque.

Une collaboratrice de l'agence hospitalisée

Le Crédit Agricole a par ailleur fermé mardi ses autres agences en ville « jusqu'à nouvel ordre », pour éviter que d'autres locaux soient occupés. « On attend que les esprits se calment et on rouvrira », a déclaré la banque.

La banque a par ailleurs déposé plainte mardi, affirmant qu'une collaboratrice de l'agence occupée a été agressée et a dû être hospitalisée, lorsque les salariés de Continentale Nutrition se sont introduits dans l'immeuble. La CFDT a évoqué une « échauffourée » avec un vigile et indiqué qu'une employée avait été « choquée ».

Lors d'une audience prévue le 18 février, le tribunal de commerce de Boulogne-sur-mer pourrait, en l'absence d'accord, prononcer la liquidation de Continentale Nutrition, numéro un français de l'alimentation pour chiens et chats. L'entreprise a essuyé des pertes de 58 millions d'euros au total de 2010 à 2012 et son endettement se monte à 95 millions d'euros, selon une source proche du dossier.

Pour redresser la société, le patron du Fonds Alandia, Nicolas de Germay, a proposé un plan de continuation d'activités, qui suppose l'apport de 23 millions d'euros pour moderniser les lignes de production. Il prévoit aussi un plan de sauvegarde de l'emploi, qui passe par la suppression de 140 à 180 postes, selon cette source.